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Crise sécuritaire au Burkina Faso : L’abbé Edouard Gnoumou, prêtre du diocèse de Dédougou décrit la situation en s’adressant à Dieu qu’il surnomme « Papa ».

Publié le mardi 16 novembre 2021  |  Netafrique.net
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© Autre presse par DR
Crise sécuritaire au Burkina Faso : L’abbé Edouard Gnoumou, prêtre du diocèse de Dédougou décrit la situation en s’adressant à Dieu qu’il surnomme « Papa ».
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« Papa Dieu, au Burkina Faso, il n’y a aucun problème. Tout va bien. Nos autorités politiques se la coulent douce. Oui, tout va bien. Elles roulent tous dans des véhicules de 60 millions et plus. Et même les nouveaux arrivés qui manquaient de ce luxe en ont réclamé et chacun en a eu. Bravo! Même si nous manquons d’avions de combats qui auraient pu être si salutaires, au moins, là-bas, en haut, il n’y aura pas de discrimination. Chacun aura le meilleur qu’il faut.

Tout va bien. Les cortèges ministériels de dizaines de véhicules rutilants continuent leur « vroum vroum « dans nos villes et campagnes comme avant. Tout se passe bien. On nous a dit que dans les salons feutrés de la présidence, les ministres ont augmenté leur salaire pendant toutes ces années troubles.

Au Burkina Faso, il y a l’argent. Merci papa Dieu. Comment comprendre donc qu’ils demandent aux autres de se sacrifier?

Ils le disent certainement pour rire. Ils aiment souvent nous taquiner, nos autorités! Papa Dieu, la solidarité que tu nous recommande n’est pas un vain mot là-bas au sommet. Ils sont tellement solidaires qu’ils se nomment entre eux, parfois sans aucune compétence, dans les postes dits juteux afin que chacun aie sa part de gâteau.

Ils sont tellement rassasiés que le cerveau de certains étouffe pendant que leur bas ventre jubile. Tout va bien tant qu’ils ont la main dans la caisse. Tout va bien tant que leurs enfants sont à l’extérieur. Tout va bien avec leurs passeports diplomatiques qui leur permettront de prendre le premier vol au moment venu pour rejoindre les leurs et profiter de leur compte bancaire remplis là-bas, à l’étranger.

Tant pis pour les autres, ceux de l’autre Burkina, le Burkina des assiégés. Le Burkina de ceux qui ont tout perdu. Le Burkina de ceux qui ne dorment plus parce que contrôlés par les nouveaux maîtres du territoire encerclé. Tant pis pour le Burkina des soldats qui, là-bas au front, subissent pendant des heures la fureur de l’ennemi et finissent par fléchir le genou sans que le moindre secours espéré ne vienne leur signifier que leur vie avait de la valeur.

Paix à vos âmes, braves soldats!
Papa Dieu, il se peut que je me trompe sur toute la ligne. Mais je n’ai fait que te dire ce que je vois, jusqu’à ce qu’ils nous prouvent le contraire. Si tu peux convertir les cœurs, alors n’hésite pas.

En fait, rien ne marche. Inspire-nous la marche à suivre avant qu’il ne soit trop tard. Nos larmes ont tari à force de pleurer. Nous désespérons au fur et à mesure que l’ennemi avance sur un terrain facilement conquis. Trop c’est trop! »
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