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Sidwaya N° 7506 du 23/9/2013

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Délestages à Ouagadougou : la panne réparée
Publié le lundi 23 septembre 2013   |  Sidwaya




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De longues coupures d’électricité ont eu lieu dans la capitale burkinabè depuis l’après-midi du 18 septembre 2013. Une panne sur la ligne d’interconnexion (précisément Pâ-Zagtouli) avec la Côte d’Ivoire, a contraint la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), ces derniers jours, à distribuer à dose homéopathique le précieux «jus», au grand dam de sa clientèle. Localisée à Tita (environ 130km de Ouagadougou) la défaillance a été réparée ce samedi 21 septembre 2013.


Téléphone collé à l’oreille, le chef de division maintenance lignes-Ouaga de la SONABEL, Mamadou Coulibaly, donne ses dernières instructions depuis Tita (130 km de Ouagadougou) au milieu des champs de mil et d’arachide. Le dernier lignard (les techniciens travaillant sur les lignes électriques) vient de descendre du pylône 182 ce samedi 21 septembre à 12 h et tout le monde attend la remise en service de la ligne électrique Pâ-Zagtouli. Quelques minutes après, des crépitements sont audibles au-dessus des têtes. « La ligne vient d’être mise sous tension. Félicitations les gars, vous avez fait du bon travail », lance le directeur du transport, Adama Tou, à la vingtaine de techniciens regroupés autour de lui. Applaudissements des uns et des autres et soulagement du directeur général de la SONABEL, Siengui Apollinaire Ki.
En effet, un manchon d’ancrage (pièce qui sert généralement à raccorder les câbles de haute tension) du pylône 181 de la ligne Pâ-Zagtouli a cédé dans l’après-midi du mercredi 18 septembre. « J’étais dans mon champ ce jour-là et aux environs de 17h, il y a eu un petit vent. J’ai vu entre-temps des étincelles provenant du pylône, suivies de grandes flammes. J’ai dit à mes enfants de fuir », explique Koéla Sacko, un cultivateur témoin de la scène, dont le champ se trouve à proximité du pylône haute tension. Cet incident a eu de graves conséquences puisqu’il a privé la capitale Ouagadougou de l’électricité importée de la Côte d’ivoire. Ce sont donc environ 50 mégawatts d’énergie en moins pour la nationale de l’électricité. Localiser la panne sur une ligne de plusieurs centaines de kilomètres à travers la brousse et les champs n’a pas été chose aisée pour les techniciens de la SONABEL. « Il y a des dispositifs à l’extrémité de la ligne, un localisateur de défaut, qui devrait nous situer, avec une certaine marge d’erreur, la zone de la panne. Mais cette fois-ci, ce processus n’a pas fonctionné correctement. Nous avons cherché la défaillance un peu à l’aveugle. Nous n’avions aucune idée de l’endroit où pouvait se trouver la panne. Il a fallu chercher sur la totalité de la ligne pour tomber sur la panne ici », a expliqué le directeur du transport de la SONABEL, Adama Tou.
La panne localisée le 19 septembre à environ trois km de Tita (sur l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso), une équipe de 22 personnes a travaillé nuits et jours, selon les responsables de la SONABEL, pour rétablir le plus rapidement possible la ligne. « Un personnel important a été mobilisé pour cette cause. Trois groupes de lignards venus de Ouagadougou, Tenkodogo et Banfora ont convergé vers le site », a estimé le chef de division maintenance lignes-Ouaga, Mamadou Coulibaly. Mais la gravité de la panne n’a guère facilité le travail de ces maîtres de l’altitude. Quid de la nature de la panne ? «Lorsque nous avons observé le manchon qui a cédé, nous avons vu des traces d’amortissement à l’intérieur. Il y a souvent des échauffements à l’intérieur des manchons qui peuvent entraîner des fontes et lâcher par la suite», a souligné le chef de la maintenance. En plus, a-t-il ajouté, la rupture du manchon d’ancrage du pylône 181 a endommagé le support des câbles aériens (la console) du pylône suivant.

Quand la pluie s’y mêle !
En cette matinée du vendredi 20 septembre, les techniciens s’activent à terminer les travaux de réparation sur les pylônes hautes tensions 181 et 182. Certains, épuisés car ayant travaillé toute la nuit se reposent à l’ombre d’arbustes pour éviter les dards déjà brûlant du soleil. Ceux qui les ont remplacés sont à l’œuvre, perchés sur les impressionnants piliers en fer. « Nous sommes restés toute la nuit en haut de ce pylône. Ce n’est pas facile », lâche un technicien. Mais ils ne sont pas au bout de leur peine. Un incident de chantier vient de compliquer leur tâche. Pour le directeur du transport, Adama Tou, au moment d’accrocher les câbles entre les deux pylônes, après réparation du manchon et de la console défaillants, la rupture d’une corde a occasionné d’autres dégâts. « La console haute du pylône 183 a été endommagée. Nous attendons du matériel complémentaire de Ouagadougou pour réparer les dégâts », a indiqué en sus, le chef de division maintenance lignes-Ouaga, Mamadou Coulibaly. Ce sont désormais sur les pylônes 181, 182 et 183 que se déroulent les travaux de réparation. Quant au 184, non affecté par les dommages, il s’est juste agi, selon les techniciens, d’effectuer des travaux de sécurisation. La remise en service de la ligne pour ce vendredi est donc différée. Les techniciens se sont déjà fait l’idée de passer une nuit supplémentaire en brousse. Pour ne rien arranger, les nuages qui s’amoncellent au ciel, présage une pluie imminente. Il a effectivement plu dans la soirée sur Tita.

« Nous espérons finir toutes les réparations le samedi en fin de matinée », nous a néanmoins assuré Mamadou Coulibaly, avant notre départ le vendredi soir. Ce samedi aux environs de 11h30 mn à notre retour sur les lieux, ce sont des ouvriers à pieds d’œuvre que nous avons trouvés sur le site, soucieux de rattraper leur retard. « Entre hier soir (NDLR vendredi) et aujourd’hui (NDLR samedi), les travaux ont bien évolué. Le câble a été accroché à son point d’ancrage. Les équipes sont en train d’effectuer les dernières finitions. Dans les prochains moments, la ligne sera disponible pour sa mise en service », s’est félicité d’emblée, le directeur du transport, Adama Tou. Tout se passe sans anicroche sous le regard du directeur général de la SONABEL, Siengui Apollinaire Ki venu encourager ses agents installés sur le site depuis trois jours. « Notre clientèle, surtout de Ouagadougou, a été confrontée à de sérieux désagréments depuis le 18 septembre. Nous nous en excusons car la panne qui est survenue est indépendante de notre volonté », a-t-il déclaré. Il a demandé l’indulgence de la population car l’importance de la panne et certains facteurs ont ralenti l’avancement des réparations.

« Nous avons mis tout ce que nous possédons comme capacités techniques et humaines pour gérer la situation. Mais nous avons été gênés par les intempéries d’hier nuit (NDLR vendredi). Car lorsqu’il pleut, on ne travaille pas sur les lignes pour éviter d’exposer les lignards à la foudre. Il a fallu plusieurs fois interrompre le chantier, c’est ce qui a occasionné entre autres tous ces retards », a indiqué Siengui Apollinaire Ki. La remise en service de la ligne Pâ-Zagtouli réussie, responsables et techniciens de la SONABEL n’ont pu s’empêcher de manifester leur joie. Les uns pour la normalisation de la situation dans la capitale et les autres, parce qu’ils pourront regagner leur famille qu’ils ont quittée depuis jeudi. « Les injures vont diminuer maintenant à Ouagadougou », a affirmé, un brin taquin, un technicien.

Sié Simplice HIEN

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