Ceci est le message du ministre en charge de la culture à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre le trafic illicite des biens culturels.
Le 14 novembre de chaque année, la communauté internationale célèbre la Journée internationale de lutte contre le trafic illicite des biens culturels. Cette journée, instituée par l’UNESCO en 2019, rappelle que le vol, le pillage et le trafic illicite de biens culturels se produisent dans de nombreux pays du monde, court-circuitant ainsi les cultures de certains peuples, leurs identités culturelles et leurs histoires.
Cette célébration m’offre l’agréable occasion, à travers cette déclaration, d’attirer davantage l’attention sur ce crime, les moyens de lutte et les mesures proactives.
En cela, il est important de noter que le Burkina Faso s’est engagé, dans un élan solidaire, avec ses pairs par la ratification de la convention de l’UNESCO de 1970, concernant les mesures visant l’interdiction et l’obstruction des importations, des exportations et des transferts des propriétés illicites, des biens culturels en 1987. Aussi, le pays a ratifié celle complémentaire de l’UNIDROIT, en 1995, relative aux biens culturels volés ou illicitement exportés.
Le phénomène du trafic illicite étant transfrontalier, les mesures de lutte ne peuvent être efficaces que lorsqu’elles sont partagées par l’ensemble des Etats. C’est la raison pour laquelle, notre pays a participé à l’étude ouest-africaine qui a abouti à l’élaboration de la note stratégique pour le renforcement de la coopération régionale pour la lutte contre le trafic illicite des biens culturels pour le sahel en 2017.
Dans la même lancée, mon département travaille pour une implémentation de cette stratégie régionale au Burkina Faso par la mise en œuvre d’une série de mesures administratives et opérationnelles. Au nombre de celles-ci, la feuille de route stratégique pour la mise en œuvre de la convention de 1970, en cours d’élaboration et le processus de révision de la loi 024-2007/AN du 13 novembre 2007 portant protection du patrimoine culturel, à l’effet d’internaliser les dispositions des conventions de l’UNESCO sur le patrimoine culturel (1970-1995).
Les deux derniers rapports quadriennaux que le Burkina Faso a soumis à l’UNESCO sur la mise en œuvre de la convention de 1970, respectivement en 2015 et en 2019, ont montré des avancées significatives des mesures que notre pays a développées pour lutter contre le phénomène du trafic illicite des biens culturels.
Ces mesures portent pour l’essentiel sur l’amélioration de la réglementation nationale par l’adoption de textes juridiques, le renforcement du cadre institutionnel, l’organisation de sessions de renforcement des capacités à l’endroit des acteurs majeurs, le renforcement du système de contrôle par la délivrance de titres de circulation des biens culturels, la réalisation des inventaires dans les musées, etc.
Ces différentes actions ont favorisé une prise de conscience de la problématique du phénomène puis un réseau national d’acteurs de la lutte a été formé. Il est heureux de constater que les services chargés de la protection du patrimoine culturel sont régulièrement sollicités et les Forces de Défense et de Sécurité mis à contribution pour exercer des contrôles.
En dépit des avancées significatives enregistrées sur le terrain, de réels progrès restent à réaliser en matière de communication entre les acteurs et de coordination des actions déployées par les structures en charge de la lutte contre ce fléau.
Je m’en voudrais ici de ne pas reconnaitre le travail de l’ensemble des acteurs nationaux qui, malgré la modicité des moyens et les conditions parfois hostiles, mènent, avec un esprit de sacrifice et de patriotisme, la lutte pour la préservation de nos valeurs culturelles séculaires. Je pense à mes collaborateurs du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, aux douaniers, aux gendarmes, aux policiers, aux forestiers, aux autorités coutumières et religieuses, aux collectionneurs des œuvres d’art, aux artistes, aux artisans et autres.
Je voudrais donc en appeler à l’accroissement de la coordination nationale et au renforcement de la coopération internationale pour enrayer la spirale de ce trafic illicite qui entame le patrimoine, notre héritage commun, bien commun.