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Le Quotidien N° 873 du 21/9/2013

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Editorial

Blaise récompensé aux USA : il ne manque que le prix Nobel de la paix…
Publié le lundi 23 septembre 2013   |  Le Quotidien


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© Autre presse par DR
Le Club Georgetown de Washington décerne un trophée Award au Président du Faso


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Que de prix et de lauriers collectés de par le monde par Blaise Compaoré! Depuis son accession au pouvoir en 1987, le président burkinabè collectionne les prix. Mais le rythme de ces promotions s’est accru depuis qu’il s’est trouvé une âme et un certain talent de médiateur dans les crises de la sous-région. De nombreuses institutions ont, chacune à sa manière, tenu à lui rendre hommage pour son action en faveur de la paix. La dernière étrenne en date du président du Faso, qui viendra garnir son placard déjà bien achalandé, vient de lui être décernée par le Club Georgetown de Washington. C’était au cours d’une soirée, le 20 septembre dernier. Les raisons de cette récompense ? Voici ce qu’en dit le communiqué de la Présidence du Faso : « Selon les initiateurs de cette nuit de reconnaissance, le Burkina Faso a un leader hors pair, Blaise Compaoré, soucieux du bonheur de son peuple, du respect des droits humains, du progrès économique de son pays, de la bonne gouvernance, de la démocratie, de la paix en Afrique et dans le monde. De leur avis, ces mérites du Président du Faso sont reconnus au-delà des frontières africaines, et l’Award dont il est distingué, est tout simplement une juste récompense ». Le président Compaoré est salué à un double titre: d’abord pour sa politique de développement de son pays, ensuite pour ses actions en faveur de la paix en Afrique de l’ouest (médiations, libérations d’otages, envoi de forces de la paix, etc.). En principe, les prix de reconnaissance sont les bienvenus s’ils peuvent apporter un plus au pays. Et dans le cas présent, on peut penser que le Club Georgetown aide le Burkina à davantage conquérir le cœur des Américains et à les amener à mieux aider notre pays. Cela participe du lobbying, une stratégie que tous les pays du monde utilisent. On ne peut donc pas reprocher à Blaise Compaoré de s’engouffrer dans cette brèche. Mais le seul problème que posent ces types de prix, c’est qu’ils donnent l’impression de glorifier un dirigeant et de le rendre irremplaçable. Par ailleurs, le président Compaoré ne devrait pas tomber dans le piège des prix, car ils peuvent griser et faire perdre la mesure de la réalité. Il ne devrait pas non plus donner cette impression de courir derrière les trophées. Ce prix est certes un gain diplomatique vis-à-vis des Etats-Unis (même s’il faut relativiser son influence). Mais il ne peut en rien remplacer le jugement que le peuple a de son dirigeant. C’est le vrai baromètre qui vaille. Le reste n’est que flagornerie. D’ailleurs, le paradoxe de ce prix du Club Georgetown, c’est qu’il est décerné à un président au moment même où les signaux de la cohésion sociale sont au rouge dans son pays.
On voit du reste que certains dirigeants africains se désintéressent de ces récompenses données par des clubs et autres thinks tanks. Ils préfèrent avoir d’abord la reconnaissance et la confiance de leur peuple. Le reste, à savoir le rayonnement international, vient tout seul. Quand les investisseurs et les bailleurs de fonds se bousculent au Ghana, croyez qu’ils ont besoin de connaître le nombre de médailles reçues par le président John Dramani Mahama de par le monde ? C’est l’attractivité du pays, de par sa stabilité due à ses institutions démocratiques, qui les intéresse. Si, en plus, toutes ces distinctions ont un coût pour les maigres finances de l’Etat, alors il faudra tôt ou tard faire le rapport qualité/prix. Car on imagine que la plupart de ceux qui décernent les prix ne sont pas des bons Samaritains et qu’ils monnayent leurs prestations. Gagnons-nous vraiment à dépenser des sommes faramineuses pour nous voir décernés un trophée de ce genre ? Si oui, alors continuons. Mais si ce n’est pas le cas, revoyons notre stratégie de conquête de l’international. Ce qui est sûr, le travail à l’interne, à travers une bonne gouvernance économique et démocratique, est un excellent gage de reconnaissance internationale. En plus, on n’a pas de sous à jeter par la fenêtre pour du marketing politique. Au risque de se faire traiter de jaloux et d’aigri, il faut croire que le temps est désormais à une action politique et démocratique soutenue. Courir derrière les récompenses coûte de l’argent et peut encourager la médiocrité. Il faut travailler à mériter la confiance du peuple d’abord et avant tout. Cela est-il le cas pour le président au Burkina ? Chacun, selon ses convictions, répondra par oui ou non. Mais le plus important, c’est d’arriver à créer un consensus national autour de son œuvre. Ce qui est malheureusement loin d’être le cas. Peut-être faudra-t-il au président Compaoré décrocher le prix Nobel de la paix qui lui fait cruellement défaut ? L’attente commence à être longue. Sans compter le prix le plus prestigieux de l’Afrique, le prix Mo Ibrahim. Mais là, il s’agit d’une autre histoire. Car pour prétendre à cette distinction, il faut avoir quitté le pouvoir selon les normes établies par la Constitution…

La Rédaction

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