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Personnes affectées par le barrage de Samendéni : Des ménages réclament toujours leurs droits

Publié le vendredi 5 novembre 2021  |  L’Express du Faso
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© Autre presse par DR
Vue aérienne du barrage de Samendéni, inauguré le 30 novembre par le président burkinabé Roch Kaboré.
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Mardi 2 novembre 2021, des personnes affectées par le barrage de Samendéni, ont tenu une Assemblée générale à Soungalodaga, à un jet de pierre dudit barrage. L’objectif est d’interpeller les autorités du pays sur la situation détresse qu’elles vivent du fait de la construction du barrage.

Au cours de cette Assemblée générale, plusieurs représentants des couches sociales ont dépeint une situation alarmante de ces ménages qui revendiquent jusqu’à présent leurs droits dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de gestion environnementale et sociale du Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni (PGES/PDIS). Selon Kalifa Job Millogo, président de la COMOPPA-BF et porte-parole, « après analyse physique, nous sommes à 12 000 ménages réclamants. 6 000 avaient été pris en compte mais qui, malheureusement ont été aussi brimés. A chaque ménage, par consensus ils avaient promis 15 millions FCFA par ménage au début du projet. Ce qui fait 180 milliards FCFA pour les 12 000 ménages en attente de rentrer dans leurs droits. Sans oublier les AEPS, les infrastructures sociales de base, les infrastructures communautaires, etc… Insistant sur la question du logement, il déclare qu’il « avait été dit que tout ménage avait droit à une prise charge. Ces mêmes populations ont été surprises de voir que dans les villages ce sont des chefs de concessions qui ont eu droit à une parcelle. Au village nous vivons en concessions et dans une concession, il peut avoir plusieurs 10 ménages. Or dans les sites de réinstallation ce sont des lots individuels et non des parcelles communautaires. Les autres ménages de la concession n’ont pas de quoi se loger. Le chef de concession se trouve aujourd’hui acculé parce qu’il ne sait même pas où abriter sa propre progéniture, n’en parlons pas des enfants de ses frères, des veuves et orphelins ».

La situation vécue par ces ménages

Ce que tendent à corroborer les propos de Mamadou Traoré, chef de village de Sikorola, porte-parole des chefs de village, qui dénonce ce qu’il considère comme des promesses non-tenues. D’après lui, « nous nous sommes réunis ici aujourd’hui, parce que le président du Faso avait promis de nous aider à avoir nos droits. Nous avons attendu depuis un an. Nous voulons que vous portiez notre cri du cœur parce que nous sommes dans la souffrance, afin qu’il nous aide à nous en sortir. Nous voulons que ce qu’on nous avait promis au début du barrage, qu’on nous le donne. On avait promis qu’on allait nous reloger.

Mais, les choses n’ont pas été comme il fallait. Pour le dédommagement des vergers par exemple, on ne te donne pas de document pour dire que tu as telle somme. On te dit d’aller voir en banque ce que tu as reçu. Pour les logements, on a pu nous donner quelques papiers, mais à certains seulement. On avait laissé entendre au cours d’une rencontre sur le barrage qu’on donnerait 60 millions à chaque personne. Nous étions tous contents. J’avais 70 personnes avec moi. Des gens m’ont dit : « chef, ta souffrance est finie ». C’est cette souffrance dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Beaucoup de personnes ont fui le village. Depuis 4 ans des gens dorment sous des abris de fortune en plastique. Avant, nous ne connaissions pas la faim. A pareille moment, le maïs était abondant partout. Grâce à la patate douce, les habitants de Sikorola brassaient les millions. Mais aujourd’hui, ils sont dans la famine.

On nous avait promis aussi un appui alimentaire. C’est une ou deux boîtes de maïs par personne qu’on nous a données ».

Impatience des ménages concernés

L’espoir de ces 12 000 ménages, c’est le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, qui avait dépêché son chef de cabinet Seydou Zagré rencontrer, le 22 février 2020, les chefs de village pour comprendre la situation qui prévaut. « Après cela, il est revenu le 25 mars par Blaise Sanou et Seydou Diakité de l’association Faso Gnataka, pour comprendre réellement les difficultés des populations et voir comment corriger les dérives. Un document a été soumis comme rapport au président du Faso. Ce rapport a été examiné. Le comité de dialogue dirigé par Blaise Sanou promet que les choses vont bon train et des solutions seront trouvées », ajoute Kalifa Job Millogo. Mais, les populations s’impatientent. Selon cette note succincte adressée au président du Faso pour régler la situation, la facture totale s’élève 224,625 milliards FCFA. Et le projet est prévu pour être exécuté sur 2 ans.

L’Assemblée générale a connu la présence d’un invité de marque. Il s’agit du journaliste international français Jean Jacques Lombrozo, président de l’Institut de recherche et de l’innovation dans le secteur sanitaire et éducatif. Il a été ovationné par des acclamations. Il a « été interpellé par la situation qui m’a été présentée d’abord par Job Millogo et bien entendu, au contact de la population de toucher du doigt, la problématique de cette situation des 12 000 ménages touchés par le barrage. Ce que je peux apporter, c’est surtout un appui technique et chaque fois qu’on a l’occasion, de communiquer aux autorités ce que nous constatons de façon à les interpeller sur la question », dit-il.

Aly KONATE
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