La dépouille de celui qui fut président de la Haute Volta actuel Burkina Faso de 1980 à 1982, a quitté vers 9 heures GMT sous escorte militaire la ‘’Maison du peuple’’ où une veillée funéraire a été organisée la veille à son honneur.
Elle fut accueillie à la ‘’place de la Nation’’ situé à quelques 500 m plus à l’Ouest par de nombreux officiels parmi lesquels le Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao, l’ancien chef d’Etat Jean Baptiste Ouédraogo (1982-1983) et l’Archevêque de Ouagadougou Mgr Philippe Ouédraogo.
Un défilé militaire a suivi la lecture de la biographie du disparu avant que le cortège mortuaire ne s’ébranle vers sa ville natale Tougan (200 km au Nord-Ouest de Ouagadougou) où il sera inhumé dimanche.
Le Colonel Saye Zerbo est décédé tôt dans la matinée du jeudi 19 septembre 2013 suite à une infection pulmonaire.
A la tête du Comité militaire de redressement pour le progrès national, Saye Zerbo a renversé le 25 novembre 1980 le défunt président le Gal Sangoulé Lamizana (1966-1980) dont il a été son ministre des Affaires étrangères de 1974 à 1976.
Malgré la vague de popularité qui a suivi son avènement, il fut par la suite incompris par son entourage et les syndicats à cause de ses méthodes jugées rigides.
Saye Zerbo fut renversé à son tour le 7 novembre 1982 par un groupe de jeunes officiers conduits par le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo (président de 1982 à 1983), les capitaines Thomas Sankara (président de 1983 à 1987) et Blaise Compaoré (au pouvoir depuis 1987).
Pour le Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao qui a travaillé dans le cabinet du défunt dans les années 1980, Saye Zerbo fut « un homme très robuste, qui avait la volonté de changer les choses ».
« Saye Zerbo fut un homme d’Etat qui n’a pas du tout démérité. Il a cru en ce qu’il faisait et il a inspiré beaucoup de jeunes qui ont suivi son exemple », a affirmé l’ancien président Jean-baptiste Ouédraogo.
Le chef d’Etat-major général des armées Gal Honoré Nabéré Traoré garde de lui, l’image d’un homme qui a montré « beaucoup de compétences » lorsqu’il était à la tête du régiment inter-armées et d’appui. « Il restera gravé dans la mémoire de ses jeunes cadets », a-t-il ajouté.
« Malgré notre jeune âge, nous retenons de lui qu’il fut un chef d’Etat aimé (…) Que Dieu fasse régner l’entente parmi ses (dix) enfants et qu’ils continuent de vivre dans la concorde comme au temps de leur père », a indiqué le Larlé Naaba, chef coutumier et député à l’Assemblée nationale.
Le président du Faso Blaise Compaoré qui séjourne actuellement aux Etats-Unis, a ordonné à son Premier ministre de décréter un deuil national de 72h à compter du vendredi 20 septembre à 0 heures jusqu-au dimanche 22 septembre 2013 à 24h.