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Procès Thomas Sankara : « Hyacinthe est descendu avec Maïga et ont commencé à tirer en désordre », Ilboudo Yamba

Publié le mercredi 27 octobre 2021  |  Netafrique.net
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© Autre presse par DR
Procès Thomas Sankara : « Hyacinthe est descendu avec Maïga et ont commencé à tirer en désordre », Ilboudo Yamba
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Le procès Thomas Sankara et ses compagnons est à sa troisième audience, ce mardi 26 octobre 2021, au tribunal militaire de Ouagadougou. L’audience de ce jour a été marquée par la projection de sept éléments vidéo et audio, ainsi que le début de l’interrogatoire de l’accusé Elisée Yamba Ilboudo, l’un des commandos qui ont commis le crime du 15 octobre 1987.

Il est poursuivi pour attentat à la sureté de l’Etat, et de complicité d’assassinat.
L’audience du procès du capitaine Thomas Sankara et ses 12 collaborateurs se poursuit au tribunal militaire de Ouagadougou. Pour cette journée, le parquet militaire a tout d’abord procédé à la projection de 7 éléments vidéo et audio. Il s’agit des extraits de communiqués et des journaux télévisés sur les évènements tragiques du 15 octobre et jours suivants. Dans ces éléments, Blaise Compaoré et ses camarades disent avoir mis fin au régime ‘’dictatorial ‘’ de Sankara, et tentent de légitimer leur forfaiture à travers des explications. Pour le parquet, il était nécessaire de faire cette projection car elle permet de planter le décor et de ressourcer les accusés.

C’est après cette étape que le procès a véritablement débuté avec l’interrogatoire de l’accusé Elisée Yamba Ilboudo, le chauffeur militaire qui a conduit Hyacinthe Kafando, le présumé tueur de Sankara, au conseil de l’entente le jeudi 15 octobre 1987. Selon le récit de ce soldat de première classe, il était chauffeur de la sécurité de Blaise Compaoré au moment des faits, mais agissait sous les ordres de Hyacinthe Kafando, son chef de corps. A l’écouter, il n’a pas ouvert le feu sur Thomas Sankara et ses compagnons puisse qu’il dit être allé au conseil de l’entente sans aucune arme sur lui. Pour Elisée Yamba Ilboudo, c’est Hyacinthe Kafando et d’autres commandos qui ont opéré le coup d’Etat du 15 octobre 1987.

« Ce jour-là, j’étais de garde au domicile de Blaise Compaoré. Tout à coup Hyacinthe m’appelle. Elisée, Elisée, où est tu ? Prend le véhicule et embarque les éléments. J’ai voulu chercher mon arme lorsqu’il m’a dit : l’arme est dans le véhicule, embarque les éléments. Alors je suis monté dans le véhicule avec Hyacinthe Kafando, et deux autres. Nous étions quatre. Mais j’ai remarqué que mon arme n’y était pas. Dans un autre véhicule conduit par Maïga, ils étaient également quatre. Donc nous étions au total, huit éléments. C’est là Hyacinthe a donné l’ordre d’aller au conseil de l’entente et nous avons exécuté », relate le commando Elisée Yamba Ilboudo.

Une fois au conseil de l’entente, poursuit, le commando, Hyacinthe et les autres sont montés dans le bâtiment ‘’Togo’’, avant de descendre à peine 5 minute après et intime à nouveau l’ordre de rejoindre le domicile de Blaise Compaoré. « Nous avons encore embarqué ensemble et une fois au niveau du secrétariat général du conseil de l’entente où Sankara tenait sa réunion, j’ai vu Maïga serré brusquement au niveau du couloir. J’ai voulu le suivre et Hyacinthe m’a dit : tourne ici ! Le temps d’exécuter il a lui-même tourné mon volant et le véhicule a cogné la porte principale du secrétariat. Aussitôt, Hyacinthe et les autres sont descendus et ont commencé à tirer en désordre et j’étais toujours dans mon véhicule. Sankara et Frédéric Kièmdé sont sortis pour comprendre ce qui se passait. C’est là Kafando et Maïga ont ouvert le feu sur le président ».

Cependant, les procès-verbaux des confrontations indiquent que Yamba Ilboudo, a bel et bien participé à l’opération. Son audition se poursuit le mercredi 27 octobre 2021 à 9 heures, au tribunal militaire de Ouagadougou.
Notons que suite à une requête formulée par la défense, le tribunal a accordé la liberté provisoire à une dizaine d’accusés.
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