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Centre national de presse Norbert Zongo : « L’état de la liberté de la presse ne cesse de se dégrader au Burkina Faso »

Publié le jeudi 21 octobre 2021  |  aOuaga.com
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© Autre presse par DR
Centre national de presse Norbert Zongo : « L’état de la liberté de la presse ne cesse de se dégrader au Burkina Faso »
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Commémorant la liberté de la presse en plein FESPACO, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a voulu saisir cette occasion unique de la coïncidence de ces dates pour faire un clin d’œil au cinéma d’où le thème : ‘’La contribution des médias dans le rayonnement du Cinéma Africain’’ à travers cette 24è commémoration de la Journée nationale de la liberté de la presse. Le CNP-NZ a aussi appelé à renforcer la liberté de la presse et améliorer les conditions de vie et de travail des journalistes au Burkina. Ci-dessous sa déclaration.


Distingués personnalités,

Chers doyens de la presse,

Chers invités,

Chers consœurs et confrères de la presse nationale et internationale,

Mesdames et messieurs !

Aujourd’hui 20 octobre 2021, le monde de la presse au Burkina Faso célèbre pour la 24e année consécutive, la journée nationale de la liberté de la presse. Instituée en 1998 date de création du Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), cette journée rappelle le 20 octobre 1993, date à laquelle une pétition populaire avait été initiée par le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) en vue d’une relecture du code de l’information de 1990 par l’Assemblée des Députés du Peuple.

Le MBDHP que nous saluons au passage a été soutenue dans cette action par les organisations professionnelles des médias que sont l’Association des Journalistes du Burkina (AJB), la Société des Editeurs de Presse Privée (SEP) et le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC).

Cette 24e journée anniversaire est une occasion pour le CNP-NZ de réaffirmer son engagement permanent pour la défense et la promotion de la liberté d’expression et de la presse au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde, mais aussi pour une presse de qualité, qui informe et éduque dans le profond respect de l’éthique et de la déontologie.

Dans le contexte d’insécurité et de terreur généralisée que notre pays connaît depuis plusieurs années, l’exercice même du métier de journaliste se trouve naturellement mis à rude épreuve. Mais en dépit du terrorisme, doublé de la maladie à coronavirus avec ses conséquences économiques désastreuses sur les entreprises de presse, force est de reconnaitre que les acteurs des médias n’ont nullement courbé l’échine, encore moins renoncé à leur devoir d’informer les populations.

Mesdames, messieurs !

Chères consœurs, chers confrères,

Selon le classement mondial 2021 de la liberté de la presse publié par Reporter Sans Frontière (RSF), le Burkina Faso occupe la 37e position sur 180 pays. En Afrique, notre pays occupe la 5e place après l’Afrique du Sud (4e), le Ghana (3e), le Cap Vert (2e) et la Namibie (1re), faisant du Burkina Faso le 1er pays en Afrique francophone, en matière de liberté de presse. Si ce classement peut nous réjouir et nous permettre d’en tirer une légitime satisfaction, il n’en demeure pas moins que plusieurs difficultés continuent de tirer nos médias vers le bas.

En effet, le rapport 2020 sur l’état de la liberté de la presse, publié le 3 mai 2021 par le CNP-NZ attribue la note de 2,41 sur 4 (contre 2,50 en 2019 et 2,68 en 2018) comme Indice de la liberté de la presse. Le rapport explique la baisse de l’Indice de la liberté de la presse en 2020 « essentiellement par la recrudescence des actes de violation de la liberté de la presse ».

C’est dire que l’état de la liberté de la presse ne cesse de se dégrader au Burkina Faso. En effet, ce recul en matière de liberté de la presse s’observe d’ailleurs chaque année depuis 2018. Les velléités de caporalisation des médias publics, la dégradation de la situation sécuritaire, la recrudescence des agressions et menaces contre les médias et les journalistes ces dernières années ainsi que la révision du Code pénal intervenue le 21 juin 2019 avec l’introduction de dispositions liberticides et anti-presse, sont entre autres raisons qui pourraient justifier ces reculs graves.

En interdisant la couverture en direct des actes terroristes et en instituant une autorisation préalable pour leur couverture, le législateur burkinabè consacre de fait un net recul en matière de liberté de la presse au Burkina Faso.

La suspension de Oméga Médias par le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) le 8 juin 2021 suite à la diffusion d’informations consécutives à l’attaque terroriste de Solhan est la conséquence logique de la construction d’un environnement de rétention de l’information à travers des dispositions liberticides violant le droit du public à l’information pourtant consacré par la constitution burkinabè.

C’est donc dire qu’au-delà du rang occupé par le Burkina Faso dans le classement mondial et en Afrique, nous ne devons pas perdre de vue que les défis restent immenses pour construire des médias économiquement viables, professionnellement irréprochables, libres et indépendants de toutes les chapelles politiques et des pouvoirs économiques, participant au renforcement de l’Etat de droit et à l’élargissement des espaces de liberté.

La célébration du 20 octobre 2021 est aussi une occasion pour le CNP-NZ d’interpeller les professionnels des médias, les organisations de la société civile, les acteurs politiques ainsi que les institutions nationales sur l’impératif de renforcer la liberté de la presse et d’améliorer les conditions de vie et de travail des journalistes.

Mesdames, messieurs !

Chères consœurs, chers confrères,

Cette année, la célébration de cette journée se tient en même temps que le Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), qui pour des raisons de Covid 19 a été déplacé de ses dates habituelles pour la période du 16 au 23 octobre 2021. Le CNP-NZ a donc voulu saisir cette occasion unique de la coïncidence de ces dates pour faire un clin d’œil au cinéma d’où le thème « La contribution des médias dans le rayonnement du Cinéma Africain » à travers cette 24e commémoration de la Journée nationale de la liberté de la presse.

Il s’agira à travers ce thème de mener la réflexion sur la contribution des médias au développement du cinéma africain mais également de voir comment les cinéastes africains ont contribué à la promotion de la liberté d’expression et de la presse sur le continent.

Le CNP-NZ a aussi voulu, à l’occasion de cette journée nationale de la liberté de la presse, réengager la réflexion sur la nécessité de l’amélioration de la collaboration entre médias et FDS et de la solidarité entre Hommes de médias, d’où l’organisation d’un tournoi de football qui a mis aux prises des équipes des FDS, des Cinéastes et des hommes et femmes de médias.

Mesdames, messieurs !

Chères consœurs, chers confrères,

En dépit des difficultés de ressources qu’il connait depuis mars 2021 avec la fin du financement de son programme, le CNP-NZ s’est battu pour réussir la célébration de cette journée historique du 20 octobre. C’est le lieu pour nous d’exprimer toute notre gratitude au Conseil supérieur de la Communication dont l’appui a été décisif dans l’organisation de la journée. Notre reconnaissance va également à l’Etat Major de la Gendarmerie Nationale et à la Commission nationale de l’UNESCO pour leur soutien inestimable pour le succès de cette journée.

Vive la liberté de presse !

Vive la Journée Nationale de la Liberté de Presse !

N’an Laara, An Saara !

Pour le Comité de Pilotage,

Le Président,

Siriki DRAME
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