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Afrique-France: un sommet sans chefs d’État africains pour tenter de renouveler la relation

Publié le vendredi 8 octobre 2021  |  RFI
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© Autre presse par DR
Mali: 33 terroristes neutralisés à Mopti par la force Barkhane, (Macron)
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Entrepreneurs, représentants des sociétés civiles, acteurs de la culture, du sport… 2 500 à 3 000 personnes, dont 700 en provenance du continent, sont attendues ce vendredi 8 octobre à Montpellier pour participer au 28e sommet Afrique-France. Petite révolution : aucun chef d’État africain n’a été convié pour l’occasion.

Fini le traditionnel raout entre Paris et les responsables du continent. Place désormais au « nouveau sommet Afrique-France », selon l’expression employée par l’Élysée et le Quai d’Orsay. Un changement uniquement sémantique ? Pour la première fois depuis 1973, en tout cas, aucun chef d’État n’a été convié. L’Élysée a choisi de repenser l’exercice après l’annulation du sommet de Bordeaux (prévu en juin 2020), jugeant l’ancien format « obsolète ». L’idée a finalement été arrêtée de « faire une sorte de sommet renversé où ceux qui d'habitude ne sont pas invités dans ce type d'événements internationaux seront au cœur de l'événement », explique une conseillère du président français. Conséquence : Montpellier sera « un sommet exclusivement consacré à la jeunesse et à la société civile ».

Entre 2 500 et 3 000 personnes sont ainsi attendues ce vendredi dans la préfecture de l’Hérault. Entrepreneurs, chercheurs, étudiants, intellectuels, représentants associatifs… Un quart des participants viendront du continent : ce seront là des représentants des sociétés civiles et des entrepreneurs. Tous participeront le vendredi matin à des tables rondes autour de cinq grandes thématiques : l’engagement citoyen, l’entreprenariat, la recherche, la culture et le sport.

Ils assisteront ensuite au temps fort de la journée : un échange entre Emmanuel Macron et une douzaine de jeunes Africains venus d’horizons différents (Mali, Côte d’Ivoire, RDC ou Afrique du Sud). « Ils ont été retenus pour leur capacité à parler en public et le regard critique qu’ils portent sur les relations avec la France, assure l’Élysée. Aucun d’entre eux ne peut être soupçonné de complaisance à l’égard de la France. » Cette séquence d’échanges n’est pas sans rappeler celle de Ouagadougou en novembre 2017 lorsque le président français avait répondu aux questions d’étudiants burkinabè.

La France « à l’écart des nouveaux mouvements »
Lors de cet échange, Achille Mbembe – véritable cheville ouvrière de ce sommet – rendra compte du travail qu’il a mené depuis janvier. Aidé des 13 membres de son comité, le philosophe et historien camerounais a lancé de mars à juillet plus d’une soixantaine de rencontres avec des jeunes et des représentants des sociétés civiles dans 12 pays du continent. Le fruit de ces « dialogues » a donné lieu à un rapport que l’intellectuel a remis ce mardi 5 octobre au président français.

Dans ce document de 150 pages, Achille Mbembe ne mâche pas ses mots. Il estime que « dans une large mesure, la France est à l’écart des nouveaux mouvements et des expérimentations politiques et culturelles » portés par la jeunesse africaine et qu’elle « a oublié de se connecter à ces courants d’avenir ». De tous les différends, « aucun n'est, selon lui, aussi corrosif que l'appui présumé de la France à la tyrannie sur le continent ». Pour « apurer les différends », ce penseur du postcolonialisme estime que « la reconnaissance de la perversion du colonialisme, de sa nature, littéralement, de crime contre l’humanité, est importante ».

L’intellectuel camerounais formule dans ce rapport 13 propositions pour « refonder » la relation entre la France et le continent. Il avance notamment l’idée de créer un « fonds d’innovation pour la démocratie » dont la dotation initiale serait de 15 millions d’euros ; de développer « un programme "Campus nomade" pour favoriser la mobilité des enseignants et chercheurs » qui « s’articulerait autour d’un programme Erasmus africain » ; de mettre en place « un forum euro-africain sur les migrations qui servirait d’enceinte de dialogue » ; « de tisser un nouveau narratif entre l’Afrique et la France, en confiant ce travail à une commission présidée par des historiens franco-africains » ; de « transformer l’aide publique au développement » ou encore de « refonder les relations avec l’Europe du XXIe siècle sur la base d’un nouveau traité entre les deux organisations continentales ».
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