Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé mercredi la distinction de deux Burkinabè, lauréats régionaux du prix Nansen 2021 pour la région de l’Afrique, pour leur engagement dans la prise en charge des réfugiés, selon un communiqué transmis à Xinhua à Ouagadougou.
Diambendi Madiega, 67 ans, chef du village de Bollé dans le Centre-Nord, et Roukiatou Maiga, 55 ans, présidente de la coopérative féminine "Djam Weli" à Dori, dans la région du Sahel, sont toutes deux personnalités burkinabè qui reçoivent la distinction Nansen 2021 pour l’Afrique, en reconnaissance de leur travail et leur dévouement pour la cause des personnes déplacées internes dans leurs localités respectives, indique le communiqué.
Selon le HCR, ce prix est décerné chaque année aux personnes dans le monde, qui se sont surpassées par leur travail et leur dévouement pour aider et soutenir la prise en charge des réfugiés, des déplacées internes et des personnes apatrides.
Depuis 2019, le Burkina Faso connait une crise sans précédent de déplacements de populations qui fuient la violence armée pour chercher la sécurité à plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres de chez eux.
Malgré la modestie de leurs moyens, les populations locales sont les premières à ouvrir leurs portes pour les accueillir et leur apporter de l’aide.
"Quand j’ai vu les déplacés arriver, je me suis dit qu’en tant que communauté d’accueil, nous devions pouvoir faire quelque chose pour les aider", a déclaré chef Diambendi, qui n’a pas hésité à ouvrir les portes de sa cour et à négocier des terrains auprès des membres de sa communauté pour installer des milliers de personnes déplacées de diverses localités, selon le communiqué.
"Je ressens une sorte de bonheur à me rendre utile en aidant les autres. Je ne peux pas détourner le regard face à une telle souffrance de mes frères humains", a-t-il encore dit.
A Dori dans le Sahel, c’est Roukiatou Maiga qui a été l’une des premières personnes à abriter les familles déplacées dans cette localité, a déclaré Roukiatou Maiga, citée par le communiqué.
"Je les aide à ma façon, notamment à avoir une assistance, à avoir des abris où ils vont dormir, et en courant de gauche à droite pour leur obtenir la reconnaissance et la documentation légale auprès des autorités administratives", a-t-elle expliqué.
En leur décernant cette distinction honorifique pour la région de l’Afrique, le HCR veut, en plus de reconnaitre leur acte d’humanisme, attirer l’attention du monde sur la générosité du peuple burkinabè face à la situation de déplacement dans le pays, a souligné l’agence onusienne dans le communiqué.