En vue de conduire à bon port le projet de création de 83 720 emplois pour les jeunes et femmes du Burkina Faso, des membres du gouvernement burkinabè ont rencontré les maires pour sa mise en œuvre, le 19 septembre 2013 à Ouagadougou.
Au Conseil des ministres du 11 septembre 2013, le gouvernement burkinabè a décidé de créer 83 720 emplois en faveur des jeunes et des femmes. Pour donner toutes les chances de succès à ce projet, des membres du gouvernement, conduits par le ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports, Jean Bertin Ouédraogo, ont rencontré les maires du Burkina Faso pour s’accorder sur les actions fortes à exécuter. Il s’agit notamment, du mode de recrutement des jeunes et des femmes, de la gestion financière du projet, de l’acquisition du matériel de travail. D’ores et déjà, la méthode qui sera utilisée pour l’enrôlement des bénéficiaires sera le tirage au sort.
Selon Jean Bertin Ouédraogo, le projet de création d’emplois et de revenus fait partie des objectifs prioritaires de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), à travers l’axe relatif à « la consolidation du capital humain et la promotion de la protection sociale ». Il s’agit, en effet, de diversifier et d’accroître l’offre d’emplois et les revenus, principalement en direction des jeunes et des femmes, deux couches qui sont les plus nombreuses au Burkina Faso, mais qui sont les plus touchées par le phénomène du chômage et du sous-emploi.
En 2012, le Programme spécial de création d’emplois (PSCE) avait consisté, pour le département en charge des Infrastructures, au recrutement de 11 000 jeunes et femmes pour l’exécution de travaux à Haute intensité de main- d’œuvre (HIMO). Ces efforts ont également concerné, depuis août 2013, 12 380 nouveaux emplois HIMO. C’est cette expérience de mise en place d’un dispositif de proximité de création d’emplois en vue de réduire le chômage et la pauvreté au Burkina, qui a conforté le gouvernement dans son option. « La lecture de la réalité sociale récente de notre pays a convaincu le président du Faso qu’il fallait donner un signal fort, face aux fortes demandes et attentes des populations, rendues vulnérables du fait de la crise qui frappe les économies du monde », a mentionné Jean Bertin Ouédraogo.
Cette fois, le nouveau programme, qui se veut être l’extension du PSCE, devra couvrir toutes les communes du Burkina Faso.
Equité sur toute la ligne
L’objectif, à terme, est de couvrir 100 000 emplois HIMO par an. Il est financé sur le budget de l’Etat, exercice 2013. Plusieurs autres départements ministériels, tels que ceux chargés de l’Aménagement du territoire, l’Alphabétisation, l’Economie et les Finances, sont impliqués dans la réalisation du projet. Le ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, Toussaint Abel Coulibaly, s’est voulu être catégorique, en exhortant les maires des communes à traiter, avec équité, tous les éventuels candidats au projet. « Il faut que tous les Burkinabè qui ont besoin de cet apport considérable du gouvernement puissent en être bénéficiaires », a-t-il martelé. Il a, à cet effet, appelé les maires à aller au-delà des considérations partisanes, claniques ou religieuses. Une mauvaise conduite d’une telle opération pourrait, selon le ministre de tutelle des maires, les desservir. « Ce n’est pas un élément sur lequel il faut jouer sa réélection ou son élection », a dit Toussaint Abel Coulibaly.
Quant au ministre délégué à l’Alphabétisation, Hamadou Diemdioda Dicko, il a relevé que son département était dans la logique de former cette année, 100 000 apprenants dont 60% de femmes. L’avènement du présent projet HIMO prendra en compte beaucoup de jeunes et de femmes ruraux des centres d’éducation de base non formelle qui sont formés, mais qui n’ont pas d’accompagnement pour s’installer.
Concernés au premier point, les maires des communes urbaines et rurales ont loué cet acte du gouvernement qui leur enlève une épine du pied. Pour le maire de la commune urbaine de la Koudougou, Jérome Zoma, la problématique de la création d’emplois est au cœur des préoccupations, aussi bien de l’Etat que des collectivités. « Ce projet qui est en extension était en marche depuis 2012 à Koudougou et tout sera mis en œuvre pour qu’il soit exécuté dans l’impartialité et la rigueur », a rassuré M. Zoma.
Il en va de même du maire de la commune rurale de Korsimoro, Mme Ouédraogo/Sawadogo Seg-Nogo Salamata, qui a affirmé que dans la région du Centre-Nord, l’on compte beaucoup de jeunes sans emploi autre que l’orpaillage. « Nous allons voir quelles sont les stratégies qui seront mises en œuvre pour canaliser le maximum de jeunes et de femmes autour de ce projet », a soutenu le maire de Korsimoro.