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Sidwaya N° 7504 du 19/9/2013

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Décès de Saye Zerbo: L’ancien président, Saye Zerbo, a tiré sa révérence
Publié le vendredi 20 septembre 2013   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
L`ancien chef de l`Etat burkinabè, le colonel Saye Zerbo


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Le colonel Saye Zerbo, qui a dirigé la Haute-Volta (actuelle Burkina Faso) du 25 novembre 1980 au 7 novembre 1982, est décédé le 19 septembre 2013 à Ouagadougou. Un hommage national est prévu, avant son inhumation à Tougan.

La nouvelle est tombée comme un couperet, hier jeudi 19 septembre 2013. L’ancien président de la République de Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso, le colonel Saye Zerbo, a "passé l’arme à gauche", à l’âge de 81 ans. Le parcours du célèbre retraité, ancien militaire et homme d’Etat, qui logeait au quartier Ouidi de Ouagadougou depuis 1962 et que toute la nation pleure aujourd’hui, est gravé aussi bien dans les livres d’histoire que dans la mémoire de ses contemporains.

Bien qu’ayant quitté les hautes fonctions depuis belle lurette, il n’hésitait pas à honorer les grands rendez-vous de la nation auxquels il était convié, de même que les évènements heureux et moins heureux de ses proches. On garde, entre autres, l’image de Saye Zerbo lâchant des colombes dans le ciel du stade du 4-Août, le 30 mars 2001, aux côtés du président du Faso, Blaise Compaoré et des anciens chefs d’Etat, le général Sangoulé Lamizana et le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, ses photos d’interviews ou sa silhouette imposante parmi les anciens chefs d’Etat lors des grandes rencontres.
L’homme qui a été arraché à l’affection des siens, est né le 27 août 1932 à Tougan, dans la province du Sourou, région de la Boucle du Mouhoun. Après une scolarité au Mali et à Saint-Louis du Sénégal, il a été élève à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en France. Il a combattu dans les troupes parachutistes françaises au cours de la guerre d’Indochine, puis de la guerre d’Algérie.

Après l’indépendance de la Haute-Volta, en 1960, il quitte l’armée française pour rejoindre la nouvelle armée voltaïque. Saye Zerbo a été ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement du président Sangoulé Lamizana, de 1974 à 1976, après avoir commandé les Forces armées présentes dans la capitale et dirigé les services de renseignement de l’Armée voltaïque. « Depuis mon jeune âge (16 ans), j’ai voulu être militaire comme mon père. C’est ainsi que je suis passé par les écoles d’enfants de troupe de Kati (Soudan français, actuel Mali) et de Saint-Louis au Sénégal. Pour ensuite fréquenter les écoles militaires supérieures en France : formation d’officier à Saint-Cyr, cours de capitaine à Saint-Maixent, école d’état-major et école supérieure de guerre à Paris. Donc, ce sont les circonstances de la vie qui ont fait que j’ai assumé des fonctions politiques : ministre des Affaires étrangères et chef de l’Etat », expliquait-il lors d’une interview accordée à nos confrères du journal « Le Pays » et parue le jeudi 5 mai 2011.

Un révolutionnaire avant l’heure

Le 25 novembre 1980, Saye Zerbo a pris la tête d’un coup d’Etat contre le président Lamizana, qui venait d’être réélu démocratiquement, en 1978 et devient chef de l’Etat et du gouvernement. Des sources introduites rapportent un échange de politesse entre le colonel et un général de l’armée quand il s’est agi de prendre la tête de la junte qui devait diriger le pays. Après que le général se fut désisté, Saye Zerbo prit ses responsabilités et déposa Lamizana dont la cote de popularité avait pris un coup auprès des syndicats qui l’avaient porté au pouvoir, le 3 janvier 1966.

« Un coup d’Etat béni de Dieu » ? En tous les cas, l’application de la Constitution de 1977 est suspendue. Le colonel met en place un Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMPRN), dont le tour de vis sur la moralisation de la vie publique et les décrets sur la présence effective des travailleurs de la Fonction publique à leur lieu et temps de travail ont donné un avant-goût de la période révolutionnaire qui allait s’en suivre.

Saye Zerbo et « le régime des colonels » ont été à leur tour renversés le 7 novembre 1982, par Jean-Baptiste Ouédraogo, à la tête du Conseil du salut du peuple (CSP). « Aussitôt arrêté, Saye Zerbo est jeté en prison. Depuis sa cellule, le président déchu médite et lit le Coran des nuits entières. Il demande aussi à ce qu’on lui apporte la Bible que l’archevêque de Ouagadougou, le cardinal Paul Zoungrana, lui avait offerte lors du premier Noël suivant sa prise de pouvoir. C’est alors qu’il va avoir la révélation qui va changer sa vie. Dans un élan mystique, Saye Zerbo se met à genoux, rend grâce à Dieu et se convertit au christianisme. Toute sa famille fera de même par la suite… », écrit son biographe, Bios Diallo dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique ».

Après la prise du pouvoir par Thomas Sankara, chef du Conseil national de la révolution (CNR), Saye Zerbo est condamné à 15 ans de prison, en mai 1984. Il fut néanmoins libéré en août 1985. La condamnation de Saye Zerbo sera annulée le 18 février 1997 par la Cour suprême du Burkina Faso. De la révision de son procès, il en est ressorti qu’aucune des accusations pour lesquelles l’ancien président a été condamné en 1984 « n’était fondée et qu’il n’avait ni compte à l’extérieur, ni biens enfouis quelque part dans le pays ».

Au soir de sa vie, l’ancien chef d’Etat partageait surtout son temps entre sa maison, l’Eglise de l’Alliance chrétienne et ses exploitations agricoles auxquelles il est resté attaché. Après des hommages dus à son rang, Saye Zerbo sera inhumé dans sa terre natale à Tougan, le dimanche 22 septembre 2013. Que la terre libre et intègre du Burkina Faso lui soit légère !

Bachirou NANA
Thomas Dakin POUYA

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