Ouagadougou, 19 sept 2013 - Le colonel Saye Zerbo, président de la
Haute-Volta (ancienne appellation du Burkina Faso) au début des années 1980,
est décédé jeudi à Ouagadougou à l'âge de 81 ans, ont annoncé jeudi les médias
burkinabè.
M. Zerbo, qui s'est éteint dans une clinique des suites d'une maladie,
selon une source ministérielle, est arrivé à la tête de la Haute-Volta en
novembre 1980 par un coup d'Etat, avant d'en être chassé de la même manière en
novembre 1982.
Selon le calendrier des obsèques, une cérémonie militaire lui sera
consacrée à la plus grande place de la capitale, suivie du transfert du corps
à Tougan sa ville natale (sud ouest) ou il sera inhumé le dimanche prochain.
Un deuil national de 72 heures sera observé dans tout le Burkina Faso suite
à sa mort, a annoncé le Premier ministre Luc Adolphe Tiao dans un communiqué
reçu jeudi par l'AFP.
Né le 27 août 1932 à Tougan (nord-ouest), Saye Zerbo fait ses études au
Mali et à Saint-Louis du Sénégal, puis à l'École spéciale militaire de
Saint-Cyr.
Il sert dans les troupes parachutistes françaises au cours de la guerre
d'Indochine, puis de la guerre d'Algérie. Après l'indépendance de la
Haute-Volta, en 1960, il quitte l'armée française pour rejoindre l'armée du
nouvel État.
Après avoir été ministre des Affaires étrangères, puis de la Défense sous
Sangoulé Lamizana, il prend la tête du pays par un coup d'État contre ce même
président Lamizana, qui venait d'être réélu en 1978.
Il suspend la Constitution de 1977 et met en place un Comité militaire de
redressement pour le progrès national (CMPRN).
En 1982, Saye Zerbo fait face à l'hostilité durable des syndicats, avant
d'être renversé par Jean-Baptiste Ouédraogo, qui lui succède à la tête du
Conseil du salut du peuple (CSP).
M. Zerbo passera une année en prison entre 1984 et 1985 - sous Thomas
Sankara -, durant laquelle ce musulman se convertit au protestantisme. "Très
religieux", selon une autre source ministérielle, il devient pasteur et fait
construire un temple dans son quartier de Ouagadougou.