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Le Pays N° 5443 du 17/9/2013

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Otages Français au Sahel: Trois ans de supplices moraux et physiques
Publié le mardi 17 septembre 2013   |  Le Pays




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Le 16 septembre 2010, quatre Français, Thierry Dol, Marc Feret, Daniel Larribe et Pierre Legrand, tombaient dans les filets d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cinq au moment de leur capture, ils sont désormais quatre depuis la libération de Françoise Larribe, (épouse de Daniel Larribe), après 160 jours de détention.

Il faut dire que cette prise d’otage présente une certaine particularité dans le mode opératoire auquel AQMI nous a habitués jusque-là. On se rappelle, en effet, qu’aucun touriste ne figurait parmi ces quatre otages d’AQMI. Tous sont des travailleurs qui ont été capturés alors même qu’ils se trouvaient sur leur lieu de travail. Or, traditionnellement, les victimes d’AQMI sont des touristes occidentaux qui, le plus souvent, bravent les différentes consignes de sécurité, pour aller à la recherche de sensations fortes. Ce qui n’est pas du tout le cas de ces quatre Français. Il y a donc lieu de se poser cette question fondamentale, sur ce changement de méthode des terroristes. Pourquoi sont-ils allés jusqu’au site d’Arlit pour capturer des travailleurs ?

Cet acte, aussi téméraire soit-il, confirme, de manière indiscutable, le caractère immoral et détestable de ces soi-disant combattants de l’Islam. La capture de ces quatre Français, tout comme celle de nombreux autres Occidentaux, ne répond à aucun principe idéologique ou religieux comme leurs auteurs tentent de le faire croire en invoquant, à chacun de leur forfait, une volonté de défendre l’Islam et les musulmans. Il faut le reconnaître, ces bandes de criminels qui écument le désert du Sahara n’ont aucun respect pour la vie humaine, et la protection de l’Islam est sans doute le dernier souci qui les motive. Ces prétendus défenseurs de l’Islam ne sont rien d’autres que de méprisables narcotrafiquants qui se servent de l’Islam comme couverture pour leurs basses besognes. Dans cette optique, les otages représentent une valeur marchande, tout comme les kilogrammes d’héroïne et de cocaïne qu’ils font transiter par le désert. C’est sans doute ce besoin d’argent qui a poussé les ravisseurs à se rendre sur le site d’Arlit pour commettre leur forfait. Les touristes deviennent rares, et leurs déplacements sont généralement bien encadrés par un détachement d’hommes armés. Une précaution qui met les finances d’AQMI dans une triste posture et compromet ses activités de terrorisme dans la région. Les proies devenant rares, le loup se voit alors obligé de descendre jusqu’à la bergerie. Ils ont misé gros, dans l’espoir de renflouer leurs caisses. Et les 100 millions d’euros que réclameraient ces ravisseurs contre la libération des quatre otages, achèvent de convaincre sur la nature crapuleuse de leur acte. Toujours plus d’argent, c’est bien là leur credo. Ces fous qui prétendent aimer Dieu, tout en haïssant ses créatures, ne se font aucun souci sur le calvaire que vivent les familles de leurs victimes. Qu’ont fait Thierry Dol, Marc Feret, Daniel Larribe et Pierre Legrand, pour mériter ce sort ? Quel crime ont-ils commis, à part celui d’être d’honnêtes travailleurs déterminés à gagner leur vie à la sueur de leur front et non par le racket et le crime ? Trois ans passés dans l’enfer, comme le dit Françoise Larribe, c’est "trois ans de vie brûlée". Pour les familles de ces quatre otages, c’est trois longues années de doute, de découragement, de souffrances morale et physique. A quand la fin du calvaire, a-t-on envie de hurler ?
Les autorités françaises se disent sensibles à la souffrance de ces otages et de leurs proches, et François Hollande dit garder l’espoir de pouvoir aller un jour les chercher. Personne ne doute de cette détermination. Mais il faut dire que l’immensité du désert africain, à laquelle s’ajoute l’absence de certaines informations capitales, rend périlleuse toute opération visant à les extirper des mains des terroristes.

Dans la nuit du dimanche à lundi, les proches des quatre otages ont marché symboliquement à Paris, pour marquer ce triste anniversaire.
Gardons, avec eux, l’espoir que ce triste anniversaire sera le dernier qu’ils commémorent. Oui, il ne faut surtout pas baisser les bras, car si le chef d’Al-Qaïda a été « neutralisé », les responsables d’AQMI le seront aussi un jour ; la mort de Moctar Belmoctar est peut-être le chant du cygne pour cette organisation terroriste. Et comme dit l’autre, "tant que la terre tourne, la roue tournera toujours."

Dieudonné MAKIENI

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