Le Cercle d’information sur les changements climatiques (CIC) a initié du 11 au 14 septembre 2013, une caravane de presse à Boulsa dans la région du Centre-Nord. Cette initiative a eu pour objectif de capitaliser les résultats du Programme d’action national d’adaptation aux changements climatiques (PANA).
Entamée en 2009, la phase-pilote du Programme d’action national d’adaptation aux changements climatiques (PANA) aborde en cette fin d’année, les derniers mois de son exécution. Pour faire le point des activités menées dans le cadre de la mise en œuvre dudit programme, une caravane de presse a séjourné dans la province du Namentenga (région du Centre-Nord) du 11 au 14 septembre 2013. Cette excursion a permis aux journalistes de toucher du doigt des réalisations dans deux villages situés de part et d’autres du chef-lieu de la province, Boulsa. A Kobouré, où la caravane a marqué la première escale, les journalistes ont pu visiter des réalisations communautaires et individuelles principalement dans trois domaines, à savoir l’agriculture, l’élevage et l’environnement. L’essentiel des réalisations dans cette localité se compose entre autres, d’une station météorologique, une vingtaine de fenils pour la conservation du foin, deux retenues d’eau, un parc de vaccination ainsi qu’une banque de céréales, un moulin, des opérations de reboisement…
En termes d’Activités génératrices de revenus (AGR), les femmes ont reçu du PANA du bétail constitué de petits ruminants. Cette entreprise, a souligné le directeur provincial du ministère en charge de l’Environnement, Andéma Kabré, vise à terme, le renforcement de la résilience des populations à la base. Toute chose qui permettra de réduire leur vulnérabilité aux changements climatiques. «Les retenues d’eau nous sont d’une grande utilité en ce sens qu’elles permettent de désengorger les forages surtout pour ce qui est de l’abreuvage des animaux. Nous pourrons également utiliser l’eau pour confectionner des briques en temps opportun», a indiqué le chef de canton de Kobouré, Naaba Yemdé.
Des résultats à la hauteur des attentes
De Kobouré, cap a été mis sur le village de Safi. Dans cette localité située à une quarantaine de kilomètres au Nord-Ouest de Boulsa, la délégation a visité des productions quasi identiques. La réalisation de cordons pierreux et la mise en terre d’environ vingt mille plants, selon le président du Comité villageois de développement (CVD), Souleymane Malbila, ont été données à voir. Ces opérations devront à la longue, permettre de récupérer une trentaine d’hectares de terres dégradées et de protéger les berges de la désertification. En plus du forage et du moulin, 80 femmes du village (Safi) auraient après une formation en gestion du bétail, perçu chacune quelques moutons. «Nous avons privilégié les femmes les plus démunies qui ont ainsi pu en plus des dépenses liées à l’alimentation, honorer les frais de scolarité de leurs enfants», a confié le président du CVD. Et à la responsable du comité de gestion du moulin, Assétou Sawadogo de louer les bienfaits de cette réalisation. «Lorsque nous n’avions pas le moulin, a-t-elle soutenu, nous partions à Boala ou à Baoré (Ndlr : villages voisins) pour moudre le mil. Avec la pluie comme c’est le cas aujourd’hui, nous sommes obligées d’y renoncer et s’il n’y a pas de réserve de farine, dormir à jeun». A 75 francs CFA, la bassine de mil à moudre, Mme Sawadogo et ses consœurs ont dit avoir économisé à nos jours, plus de cent mille francs. Cette somme servira, a-t-elle laissé entendre, à faire face aux dépenses en cas de panne de la machine. A Safi, lorsque les femmes ne sont pas au moulin ou occupées aux travaux ménagers et champêtres, elles se retrouvent dans leur jardin polyvalent. Sur ce site où chaque femme dispose d’une portion de terre, elles ont développé plusieurs spéculations parmi lesquelles un nombre remarquable de plants de baobab. Grace à ce, potager, a précisé la responsable de cette section, Passingbamba Zabré, elles disposent en permanence de condiments toute l’année et ce depuis maintenant deux ans. Quant aux stations météo installées dans les deux villages, «elles permettent de recueillir des données qui sont transmises aux techniciens à Ouagadougou. Après analyse, ceux-ci nous renvoient des informations relatives à la pluviométrie. Ces informations sont relayées à travers les radios locales et nous organisons nos productions en fonction de cela », a affirmé M. Malbila. Au moment où s’annonce la fin du PANA, les populations de Kobouré et de Safi se réjouissent d’avoir été parmi les premiers à bénéficier de ses activités. Aussi, ont-elles par la voix de leurs représentants, pris l’engagement de travailler à consolider les acquis afin d’amoindrir les effets des changements climatiques dans leurs localités.