L’Association nationale des Aires territoires du patrimoine autochtone et communautaire du Burkina Faso (ASAPAC-BF) et Nature et développement (NATUDEV) organisent du 21 au 24 septembre 2021 à Ouagadougou, la première assemblée nationale des APAC-territoires de vie au Burkina Faso.
Les Aires territoires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC- Territoire de vie) sont une nouvelle approche internationalement reconnue pour sa pertinence dans la conservation de la biodiversité et l’amélioration des conditions d’existence des populations par la valorisation durable de leurs patrimoines naturels. Au Burkina Faso, ces APAC-Territoire de vie correspondent aux sites naturels conservés par les communautés villageoises telles que les forêts et les points d’eau sacrés, les forêts villageoises, les aires et mares pastorales, les Zones villageoises d’intérêt cynégétiques (ZOVIC). Depuis 2015, le pays des Hommes intègres n’est plus en reste dans cette dynamique.
Dans l’optique d’étendre et d’ancrer le processus sur le territoire-nation et partant aux autres pays du Sahel, il se tient du 21 au 24 septembre 2021 à Ouagadougou, la première assemblée nationale des APAC-Territoires de vie. Elle regroupe une soixantaine de participants venus de 25 structures associatives et communautaires, membres de l’ASAPAC et des représentants des pays invités (Bénin, Ghana, Niger, Sénégal, Tchad). A l’ouverture des travaux, le président de l’ASAPAC, Issaka Yamba, a salué la tenue de cette assemblée nationale qui est à sa première édition. Selon lui, c’est un cadre approprié de partage d’expériences dans la gestion des APAC.
De l’avis du président de NATUDEV, Alexis Kaboré, par ailleurs coordonnateur du consortium mondial APAC pour la région du Sahel, les APAC du Burkina Faso connaissent un niveau de dégradation préoccupant et continu de subir des menaces très sérieuses. Leur diversité biologique et leur superficie, a-t-il dit, ne sont pas suffisamment sécurisées. « Le Burkina Faso doit atteindre 17% de son territoire national consacré à des espaces de conservation. Nous sommes à 14% officiellement. Il y a encore un gap. Avec la pression foncière que nous connaissons, c’est difficile de créer de nouveaux espaces », a relevé Alexis Kaboré. Pour lui, les communautés doivent poursuivre les efforts de sauvegarde dans un cadre de solidarité et faire des plaidoyers auprès des autorités pour avoir des reconnaissances juridiques et les moyens nécessaires pour aménager, protéger et restaurer leurs sites naturels
Neuf organisations financées
Il a rendu un hommage aux partenaires notamment le Programme de micro-financement du Fonds pour l’environnement mondial (PMF/FEM) qui accompagne l’ASAPAC. Selon le coordonnateur national du PMF/FEM, Noël Compaoré, l’histoire de l’ASAPAC remonte à 2015 avec l’ONG NATUDEV et le consortium mondial APAC. « Conformément à la stratégie nationale du PMF/FEM pour la phase opérationnelle en cours du FEM de 2020 à 2024 et sur le plan national de riposte à la COVID-19, le programme a financé neuf organisations dont les activités présentées couvrent les domaines de l’environnement, de l’élevage et de la culture », a-t-il déclaré.
M. Compaoré a informé que le financement global dans le cadre de ce partenariat s’élève à 250 000 dollars US (environ 140 millions F CFA) prévus pour préserver environ 9 000 hectares de forêts villageoises, de bois sacrés et les ZOVIC dans une trentaine de villages dans les régions du Centre-Sud, du Centre-Ouest et du Centre-Nord. Il a ajouté que les bénéfices des projets profiteront à plus de 40 000 personnes. Le coordonnateur national du PMF/FEM a saisi l’occasion pour remercier le ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique qui en plus des appuis techniques que le PMF/FEM bénéficie, le département lui a consenti des fonds « STAR » d’un montant de 1 100 000 de dollars US (Plus de 600 millions F CFA) pour la mise en œuvre de la phase Opérationnelle 7 (OP7). Quant au ministre des Ressources animales et halieutiques, Dr Modeste Yerbanga, par ailleurs copatron de la cérémonie d’avec les ministres de l’Environnement, de la Culture, des Arts et du Tourisme, l’un des axes majeurs de la politique nationale du Burkina Faso en matière d’environnement, est la conservation de la biodiversité. Or, a-t-il fait savoir, ni l’Etat seul, ni les forêts classées nationales seules, ne peuvent assurer la sauvegarde de tout cet inestimable patrimoine naturel. C’est pourquoi à l’en croire, le gouvernement, tout en assumant les responsabilités qui sont les siennes, en appelle à la contribution de tous.
« Le ministère en charge de l’environnement assure les promoteurs de cette nouvelle approche si pertinente et source de beaucoup d’espoir de son soutien complet et de sa disponibilité à les accompagner autant que ses moyens le permettent », a-t-il assuré. Le ministre Yerbanga dit attendre beaucoup de réflexions, notamment des propositions d’actions pertinentes pour la conservation des sites naturels d’intérêt particulier, mais également, sur les formes de reconnaissance juridique permettant la sécurisation de ces APAC et leur contribution au mieux-être des communautés locales.