S’imprégner de la situation de la campagne agricole 2013-2014, prendre connaissance des difficultés des producteurs et des autres acteurs du monde agricole afin d’envisager des pistes de solution. C’est cet objectif qui a amené le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, accompagné d’une forte délégation de techniciens, a effectué une tournée de suivi dans les régions du Centre-nord et du Sahel du 12 au 14 septembre 2013.
C’est sous une pluie battante que le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, a été reçu dans le village de Sierra, dans le département de Boussouma. Dans ce village, le ministre de l’Agriculture a visité le champ d’un producteur dont la taille des plants supplante les têtes. Nonobstant l’installation tardive des pluies, le champ de El Hadj Salif Ouédraogo augure de l’espoir par sa verdure et la taille des plants. Cependant, il faudra souhaiter que les pluies se poursuivent jusqu’au moins fin septembre. « Si les pluies se poursuivent jusqu’en fin septembre, début octobre, la campagne ne sera pas aussi catastrophique que ce que l’installation tardive des pluies l’a fait supputer », a laissé entendre le ministre de l’Agriculture. Comme ce que bien de producteurs ont relevé, la principale difficulté est l’insuffisance d’engrais. Tout en rassurant les producteurs de la volonté du gouvernement à mettre à la disposition des producteurs en quantité et au moment opportun les engrais, le ministre les a encouragés à associer les engrais traditionnels pour pallier le déficit en attendant une solution structurelle au problème. Toujours dans la région du Centre-ouest, dans le village de Komi, le ministre a pu visiter des champ et s’entretenir avec les exploitants. Ousséni Ouédraogo, producteur et propriétaire d’un champ, de 9 ha, destiné à la consommation familiale, a relevé des difficultés relatives à l’accès aux matériels agricoles et la nécessité d’intensifier l’encadrement. Le ministre a rassuré que les agents de son département continueront à prêcher les nouvelles techniques culturales. Cependant, les agents de la direction régionale de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire ont relevé, au cours d’un entretien le 13 septembre avec le ministre, des difficultés dues à l’insuffisance des agents et au manque de moyens de transport pour être efficaces sur le terrain. Le directeur des ressources humaines du département a rassuré que des efforts sont consentis pour pallier le déficit de personnel avec le déploiement, très bientôt, de plus de 100 agents et l’élaboration d’un plan de recrutement de personnels.
Les femmes jouent leur partition
A Boalla, dans le Centre-ouest comme à Amsia dans le Sahel, les femmes sont engagées dans la culture du Niébé dans le cadre de la vulgarisation des semences améliorées adaptées aux réalités climatiques. Le groupement Manegdo a reçu les félicitations et les encouragements du ministre de Mahama Zoungrana et par le truchement de sa présidente Rabo Salamata, le groupement a bénéficié de charrettes et charrues. A Ouro-Noma dans le Sahel, le groupement ‘’Annoura’’ qui signifie ‘’lumière’’ a expérimenté avec succès, la semence améliorée Komkalé. Le groupement de 32 membres qui dit être satisfait des prémices du bon résultat, a reçu des charrettes et une décortiqueuse en guise d’encouragement. Au bas-fond rizicole de Bouna, d’une superficie de 82 ha, sur une superficie totale de 100 ha, 105 femmes sur un total de 410 exploitants y sont engagées. Emerveillé par les résultats à mi-parcours, le ministre de l’Agriculture, après avoir pris connaissance des préoccupations des exploitants, a promis la construction d’un magasin de stockage, d’ici à la récolte prochaine, c’est-à-dire mi-octobre et l’octroi d’une motopompe. En plus de ses promesses, des charrettes ont été offertes aux exploitants de la plaine rizicole de Bouna qui attendent un rendement de 37 383 000 F CFA.
Boureima Gorba, un « Israélien»
au Sahel burkinabè
Des plants de sorgho de variété Kanfigui d’une taille impressionnante et tout coloré de vert. Ce tableau d’un hameau de bas-fond est rendu réel en plein cœur du Sahel, précisément à Ouro-Noma par Boureima Gorba, à travers la maitrise de deux techniques culturales, à savoir le Zaï et la technique de demi-lune. Sur un sol moins favorable de 5 ha et avec une main d’œuvre modeste de 13 exploitants, Boureima Gorba qui a déjà été décoré a pu démontrer que la réalité sahélienne ne doit pas donner lieu à une fatalité. « On peut réussir à faire du sahel un grenier du Burkina », a déclaré le ministre de l’Agriculture, émerveillé par la configuration du champ de Boureima Gorba. Comme dans le Centre-nord, le ministre Mahama Zoungrana a eu un entretien avec les acteurs de son département et en présence du très prolixe député maire de Dori, Hama Arba Diallo .
