Reçus par le président du Faso, Blaise Compaoré, ce vendredi 13 septembre 2013 à sa résidence du palais de Kosyam, les évêques du Burkina ont indiqué à la sortie de l'audience et par rapport au Sénat, qu’ils restent fidèles à eux-mêmes.
Conduite par Mgr Paul Ouédraogo, président de la conférence épiscopale Burkina/Niger, la délégation de l’église catholique était composée de Mgr Philipe Ouédraogo, archevêque métropolitain de Ouagadougou, et de Mgr Jaochim Ouédraogo, évêque de Koudougou. Sur les raisons de la visite, le président de la conférence épiscopale a expliqué que «nous avons demandé cette audience avec le président du Faso pour évoquer avec lui des questions qui nous préoccupent surtout après la parution de notre lettre pastorale, un acte collégial que nous avons posé. Cette lettre dit, en gros, ce qu’il y avait, notre analyse sur la situation de la nation, c’est de cela que nous avons parlé avec le Président».
Quelle est alors la position de l’église catholique sur le rapport circonstancié remis le 30 août dernier au président du Faso et qui propose un Sénat nouveau format? «Vous le saurez», a indiqué Mgr Paul Ouédraogo. De toutes les façons, a-t-il ajouté, «nous restons fidèles à nous mêmes. Nous essayons d’être logiques. Je crois que notre lettre pastorale faisait ressortir ce que nous avons à faire ». Est-ce à dire que la position de l’église n’a pas changé sur la mise en place du Sénat? A cette question, il répondra que « nous essayons d’être cohérents», avant d’appeler les uns et les autres à la patience.
Interpellé sur les mesures sociales prises par le gouvernement, le porte-parole des évêques dira: «Nous les saluons tous à leur juste valeur, que ce soit la hausse des salaires, les filets sociaux, la création d’emplois pour les jeunes… nous sommes prêts à les accompagner pour que les mesures prises deviennent réalités pour le bien-être des populations, surtout les plus vulnérables.» Il a laissé entendre qu’ils ont discuté de façon très cordiale avec le président et qu’ils continueront d’accompagner ce pays avec leurs prières. «C’est ce que l’église a de mieux à offrir afin que Dieu puisse maintenir la paix dont nous avons tous besoin».
En rappel, la conférence épiscopale avait publié une lettre dans laquelle elle émettait des doutes sur l'opportunité d'un Sénat pour le Burkina et attirait l'attention sur les menaces sur la paix sociale que sa mise en œuvre fait courir. Demain samedi, ce sera au tour des communautés musulmane et protestante d'être reçues.