OUAGADOUGOU - Le président burkinabè Blaise Compaoré a ordonné le déploiement de "1.000 soldats combattants" dans le nord du pays, frontalier du Mali, pour éviter tout rapt d`Occidentaux, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie burkinabè.
M. Compaoré, également ministre de la Défense, a ordonné à son état-major de "déployer un volume de 1.000 soldats combattants dans cette zone de notre pays", a déclaré mercredi devant la presse Djibrill Bassolé, après une rencontre avec les chefs de missions diplomatiques accréditées au Burkina Faso.
"Ce déploiement est en cours et d`ici la fin de l`année tous les axes frontaliers pourront être sécurisés et toute la zone nord pourra être absolument contrôlée par les Forces de défense et de sécurité", a-t-il assuré, sans préciser l`effectif déjà sur place.
L`Etat travaille pour s`"assurer qu`aucun enlèvement ne pourra s`opérer dans cette zone", a insisté M. Bassolé, évoquant de récentes rumeurs sur des menaces de rapts.
De nombreux travailleurs humanitaires, dont beaucoup d`Occidentaux, travaillent actuellement dans les camps de réfugiés maliens dans le nord du Burkina.
Selon le ministre, pour le Burkina "la meilleure garantie" contre "ce genre de menaces, c`est d`aider véritablement l`Etat et le peuple maliens à revenir à la normalité, à assurer la sécurité et la continuité de l`Etat au Nord-Mali".
Le nord du Mali est depuis six mois aux mains d`islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mouvance qui commet dans la zone sahélo-saharienne des rapts, en particulier d`Occidentaux, depuis plusieurs années.
Le Burkina, qui conduit la médiation dans la crise malienne au nom de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), veut "accélérer le processus" de négociation, a relevé M. Bassolé.
Il a indiqué avoir demandé mardi à Bamako au président malien de transition Dioncounda Traoré de désigner des représentants des autorités maliennes pour ces "concertations".
Tout en continuant de prôner le dialogue, la Cédéao travaille sur un projet de force armée - à laquelle Ouagadougou participerait - pour chasser, avec un soutien logistique occidental, les islamistes du Nord malien.