Les mesures sociales prises par le gouvernement burkinabè le 11 septembre 2013 ne trouvent pas grâce aux yeux du Parti de la renaissance nationale (PAREN). Dans la déclaration ci-dessous en réaction à ces mesures contre la vie chère, le président de ce parti estime qu’il s’agit de la poudre aux yeux.
Le conseil des ministres du 11 septembre 2013 nous a servi sa recette habituelle pour refroidir la bouillante marmite sociale et éteindre définitivement les nombreuses récriminations sur l’institution forcée du sénat au Faso. Mais, en lieu et place des propositions concrètes pour nous sortir de l’ornière, le gouvernement a plutôt fait des proses vides et inconséquentes :
- Des mesures contre la baisse du pouvoir d’achat : En quoi, les mesures d’augmentation des indemnités de logement (5000 F) et de sujétion, d’allègement de l’ IUTS avec effet dérisoire peuvent accroitre le pouvoir d’achat dans un contexte où on assiste à un renchérissement continu du coût du logement, des hydrocarbures (pourtant constituant l’un des principaux facteurs de production et d’offre des services énergétiques modernes) .Pire, on brandit l’augmentation des boutiques témoins à 140 sans rien proposer pour briser la collusion maffieuse et coupable entre pouvoir et milieux d’affaires, collusion qui réduit à néant tout effort de contrôle des prix. On se rappelle bien qu’en 2008 et 2011, l’Etat a injecte des milliards pour réduire les prix des denrées de première nécessité. Les résultats n’ont accouché que d’une souris.
- De la lutte contre le chômage et la précarité : la recette magique trouvée est l’emploi de 83 720 personnes dans des caniveaux selon le ministre des Finances, la revalorisation de la rémunération des brigades vertes des communes et l’octroi des crédits d’investissement et d’auto emploi aux jeunes diplômés. De la vraie poudre aux yeux ! Du reste, que pèsent ces mesures quand on sait notre pays enregistre chaque année 50 000 diplômés avec cette année près de 530 000 candidats pour à peine 8 200 postes ? Au lieu de prendre des mesures économiques et politiques de création d’emploi durables et valorisants pour la jeunesse, on cherche à la confiner dans du strict minimum sans lendemain pour ensuite exhiber des chiffres trafiqués du chômage comme ceux actuels dits de 2.4%. On nous parle de crédits aux jeunes diplômés mais on ne nous renseigne pas sur l’usage et les effets des nombreux milliards qui ont transité dans les caisses des différents fonds d’appui aux activités à savoir FASI ,FAPE,FAIJ et FAFPA .Ces fonds ont-ils été efficaces ? Que devient le programme spécial de création d’emploi ou est-il mort-né ? Où sont les 10 000 jeunes formés en entreprenariat ? Les 30 000 ruraux que le premier ministre entendait faire former aux métiers agricoles sont-ils aujourd’hui des professionnels de l’agriculture ?
- Des mesures pour étudiants : doit-on saluer une mesure d’augmentation du FONER de 25 000 F quand cela constitue une dette de plus pour des étudiants sans perspective d’avenir ? De ce qui précède, il se dégage une évidence : ce pouvoir ignore où il est et où il va. Le port à atteindre est inconnu et dans ce cas le naufrage devient inévitable. Toute politique de développement est une dynamique avec une vision et des stratégies. Or, après 26 ans de pouvoir, notre pays semble plus que jamais à la croisée des chemins ou plutôt au terminus d’un chemin emprunté au hasard et sans issue. Le large rassemblement n’a rassemblé que des copains coquins pour mieux piller les richesses du peuple ;le développement solidaire s’est mué en développement solitaire ; le progrès continue pour une société d’espérance a accouché par césarienne le recul continue pour une société de désespoir, bâtir ensemble un Burkina émergent s’est précipité en Burkina immergé.
Que de temps perdu ! Au moment où toutes les nations se battent pour oser inventer l’avenir et s’arracher à la misère et au sous-développement notre pays n’a fait que divaguer sans proposer et emprunter un chemin clair et cohérent pour le salut du peuple.
Le régime de Blaise COMPAORE s’achève avec encore de grosses équations sans réponses concrètes :
- Pourquoi le secteur agricole qui emploie près de 80% de la population, secteur productif par excellence avec 500 000 ha de bas fond et 9 millions d’ha de terres cultivables, n’a pas permis au Faso d’avoir une souveraineté alimentaire, base de tout développement ?
- Pourquoi malgré des milliards encaissés pour lutter contre la pauvreté, 43% de la population vivent encore dans un ilot de misère au milieu d’un océan de prospérité d’une minorité ?
- Pourquoi la jeunesse représentant près de 70% de la population constitue une charge pour l’Etat alors qu’elle devrait en être une chance ? Pourquoi le chômage se propage comme une trainée de poudre au sein de la population active ? Voilà autant d’interrogations qui n’ont jamais trouvé de solution parce que l’Elite dirigeante n’a pas pris conscience avec Jim Rohn que « C’est la disposition des voiles, pas la direction du vent qui détermine la direction à suivre ».