Dans ce communiqué, le procureur du Faso près du tribunal de grande instance de Kongoussi informe qu’une poursuite judiciaire pour dénonciation calomnieuse est engagée contre des déplacées internes qui ont témoigner dans un journal avoir été contraintes à « échanger des faveurs de nature sexuelle contre les vivres ». Le dossier sera appelé à l’audience des flagrants délits en date du 15 septembre 2021.
Le 18 Août 2021, le journal en ligne « minute.bf » publiait sur sa page un article intitulé comme suit : « Kongoussi : des femmes déplacées échangent le sexe contre la nourriture ». Ce journal en ligne faisait état dans son article des conditions de vie difficiles auxquelles font face les personnes déplacées internes sur les sites abritant ces dernières, emmenant donc certaines femmes à échanger des faveurs de nature sexuelle contre les vivres. Ces faits mettaient en cause les structures chargées de la gestion des personnes déplacées internes en l’occurrence les membres de la Direction Provinciale de la Femme, de la Solidarité Nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire du BAM.
Au lendemain de la publication dudit article, et eu égard à la gravité des allégations rapportées par ce journal en ligne, nous avons instruit la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Kongoussi de diligenter une enquête sur le bien-fondé de celles-ci. C’est ainsi que deux (02) personnes déplacées internes ayant été interviewées par le journal en ligne ont été entendues dans le cadre de cette enquête. Par ailleurs, plusieurs autres personnes déplacées internes, le représentant du Ministre de la Femme, de la Solidarité Nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire ainsi que le Directeur de publication du journal en ligne ont également été entendues.
Au l’issue de l’enquête, aucun manquement n’a été révélé à l’endroit des agents de la Direction Provinciale de la Femme, de la Solidarité Nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire du BAM. Mieux, les deux (02) Personnes déplacées internes ayant été interviewées par le journal en ligne ont avoué devant les agents enquêteurs avoir tenu des propos mensongers lors de leur interview. Nous avons de ce fait engagé des poursuites contre ces dernières pour dénonciation calomnieuse et le dossier sera appelé à l’audience des flagrants délits en date du 15 septembre 2021.
Cependant, il est ressorti de l’enquête qu’une personne déplacée interne, alors responsable du site de Lioudougou pour avoir été désignée comme relai communautaire auprès de certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) intervenant dans le domaine humanitaire, s’adonnerait à certaines pratiques sur le site. Une information a été ouverte contre ce dernier en fuite et nous avons requis un mandat d’arrêt à son encontre.
Nous lançons un appel à la population à dénoncer tous les écarts de conduite et autres mauvaises pratiques dont elle aurait connaissance dans la distribution des vivres auprès de notre parquet ou des services de police judiciaire.
Enfin nous voudrions rassurer la communauté humanitaire que tous les faits constitutifs d’infractions seront traités avec la plus grande rigueur.