Au lendemain de l’effondrement de la dalle ayant causé la mort de quatre personnes et blessé une autre, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum MaÎga, s’est rendu sur le lieu du drame pour rassurer que les responsabilités seront situées.
Dépêché par l’exécutif sur le chantier de l’Université Norbert-Zongo (UNZ) de Koudougou, au lendemain de l’effondrement de la dalle d’un bâtiment en construction faisant quatre morts et un blessé, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga, s’est rendu sur le lieu du drame, le mercredi 1er septembre 2021. Sur place, c’est la consternation. « Le bilan de quatre victimes dont trois étudiants est lourd et difficile à porter. Surtout qu’il est survenu sur un chantier dédié à la formation, l’hébergement et à la distraction des étudiants », a-t-il déclaré, visiblement sous le choc.
Ces étudiants, a-t-il indiqué, en stage pratique, attendaient de sortir avec une qualification dans l’espoir de s’insérer dans le marché de l’emploi. Malheureusement, le sort en a décidé autrement. Selon le chef du département, le chantier est exécuté par un consortium d’entreprises, à savoir SUZY construction du Burkina Faso et une entreprise saoudienne à l’issue d’un appel d’offre international qui a respecté toutes les procédures. « Le ministère en charge de l’enseignement supérieur fait le suivi des travaux à travers le Projet cité universitaire dont les spécialistes font régulièrement des visites pour s’assurer de la qualité des matériaux utilisés sur le chantier », a-t-il ajouté.
« En plus de cela, nous avons engagé des cabinets réputés dans le contrôle de ce type de travaux, SATA Afrique et VERITAS qui nous ont accompagnés dans la passation du marché ainsi que le contrôle de l’assurance qualité », a poursuivi Alkassoum Maïga. A en croire au sociologue, le Laboratoire national des bâtiments et des travaux publics intervient sur le chantier notamment dans la certification de la qualité des matériaux. Il a promis, après cette tragédie, situer les responsabilités, afin que l’on sache ce qui a bien pu se passer ou ce qui n’a pas fonctionné. « Je demande qu’on fournisse les éléments d’appréciation. Parallèlement, le ministère va envoyer une mission d’inspection sur le site», a insisté M. Maïga.
« Compassion aux familles »
Il a fait savoir que la justice s’est aussi saisie du dossier et que les conclusions de ses enquêtes sont très attendues. « Personne ne pourra se retrancher derrière quelle que protection que ce soit pour jouir d’une impunité quelconque », a-t-il prévenu, ajoutant qu’il s’engage à assumer ses responsabilités et celles de son département afin que toute la lumière soit faite sur les causes du drame. « Ce n’est pas de ma nature de me dérober de mes responsabilités. Et s’il arrivait que ma responsabilité personnelle était engagée dans la survenue de ce drame, j’en tirerai toutes les conséquences qui doivent s’imposer », a fait savoir Alkassoum Maïga.
Auparavant, le ministre, accompagné des autorités régionales, s’était rendu à la morgue de l’hôpital pour voir les corps des victimes. Admis d’abord au CHR de Koudougou, le blessé lui, a ensuite été évacué à Ouagadougou car son cas nécessitait une prise en charge spéciale, foi du ministre. « Nous avons également fait le tour des familles des victimes pour présenter nos condoléances et exprimer la solidarité du gouvernement et de la nation », a-t-il confié.
Aux dires du directeur de l’Institut universitaire de technologies (IUT), Dr Alain Gnabaou, ce sont une vingtaine d’étudiants de son département qui travaillent sur le chantier dans le cadre de leur stage pratique de trois mois exigés pour l’obtention du diplôme universitaire de technologie (DUT) en génie civil. Etudiant à l’Unité de formation et de recherche en sciences et technologies (UFR/ST), option mathématiques, à l’UNZ, Justin Nébié a dit manquer de mot pour qualifier ce qui est arrivé à ses camarades. « Ils n’étaient pas venus travailler pour chercher de l’argent mais accomplir un stage dans le cadre de leur formation, mais hélas ! », a-t-il déploré, les larmes aux yeux.
Très en colère, il a affirmé qu’un bâtiment ayant respecté les normes exigées ne peut pas s’écrouler de cette façon. « Il faut situer les responsabilités très vite et que les coupables soient sanctionnés à la hauteur de leurs actes. Il est inadmissible que les jeunes venus apprendre y perdent la vie de cette triste manière », s’est-il offusqué. Pour le délégué général des étudiants de l’UNZ, Abdoul Aziz Zongo, au regard de nombreux effondrements de bâtiments au Burkina Faso, il est temps que les autorités compétentes sifflent la fin. Lui, qui avait plaidé auprès du Conseil d’administration de l’université pour que des stages soient accordés à ses camarades sur les chantiers, est resté depuis hier sans voix.