Koudougou – La Compagnie républicaine de sécurité (CRS) de Koudougou a mis aux arrêts, suite à un contrôle de routine, un trafiquant d’enfants dans la matinée du 7 septembre 2013. Après avoir exploité huit enfants sur le site aurifère de Tchériba dans la Boucle du Mouhoun, pendant une année pour certains et quelques mois pour d’autres, ce bourreau des temps modernes les transférait sur un autre site, via Ouagadougou.
Le site aurifère de Tchériba accueille beaucoup de monde parmi lesquels on dénombre des mineurs. Comme ce site a fortement été exploité, l’or se fait de plus en plus rare obligeant les orpailleurs à changer de site.
C’est au cours de cette « transhumance » que huit enfants âgés entre 13 et 17 ans ont été interceptés par la CRS. Leur « accompagnateur », KS appréhendé sans papiers et âgé de 24 ans a déclaré à la Police n’être pas le principal concerné dans ce trafic d’enfants, car travaillant pour le compte de son jeune frère, orpailleur de métier.
C’est ce frère qui en est le propriétaire des trous sur le site aurifère à Tchériba dans lesquels les enfants travaillaient, a-t-il indiqué. Estimant le métal jaune se raréfiait sur ce site, il a décidé de redéployer les enfants sur un autre site dont lui-même ignore le lieu, a poursuivi KS. C’est ainsi qu’il était chargé de convoyer les enfants à Ouagadougou où son frère en question devait se charger de les conduire sur le nouveau site.
Interrogé par le chef de brigade des mœurs et stupéfiants du commissariat central de police de Koudougou, officier Alassane Komogobandé, KS a déclaré que les enfants, qui proviennent tous de Manga (Zoundweogo), avaient un salaire variant de 12.000 à 15.000 F CFA sans l’excéder, selon un principe établis par les orpailleurs.
Pourtant ce sont eux qui sont chargés de creuser à plusieurs dizaines de mètres sous terre pour extraire le minerai et procéder à son traitement. Selon le commissaire central adjoint, commissaire Loué Waka, les services compétents que sont le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Koudougou et la direction provinciale de l’action sociale et de la solidarité nationale du Boulkièmdé ont tous été saisis et la procédure suit normalement son cours.
Cependant, faute de moyens pour entretenir les enfants, ces derniers ont aussitôt été transférés à Ouagadougou par les services de l’action sociale. Le présumé trafiquant lui, a été présenté au procureur du Faso dans la soirée du 10 septembre.