Burkina Faso: Il n’y aura pas de cohésion, ni d’union sacrée autour du président du Faso pour faire face au terrorisme tant que ces deux conditions ne seront pas respectées
Je le dis, je le redis, je le répète et je le maintiens: aucune sensibilisation, ni aucune campagne de com, ní aucune prière, ne pourra amener les Burkinabè à la fameuse cohésion, au fameux font uni, à la fameuse union sacrée, tant appelée de tous les vœux, autour du président du Faso pour faire face au terrorisme.
Cette union sacrée coulera de source, lorsque les conditions de sa survenue seront remplies. L’on n’aura même pas besoin de dire un seul mot, ní aucune prière dans aucune mosquée ni aucun temple. Mais l’on la verra se mettre en place comme par enchantement.
Je dis bien dès que les conditions de sa survenue seront mises en place. Mais quelles sont ces conditions? Me demandera-t-on. Eh bien, elles sont très simples et elles sont bien connues de tous. Elles sont au nombre de deux; essentiellement:
1- Il faut commencer par restaurer la justice au sein du peuple Burkinabè. Il faut arrêter tout de suite et maintenant la colère des petites gens, y compris au sein des FDS, qui ne fait que monter. Il y a trop de rancœurs et de rancunes refoulées. Des rancœurs et des rancunes dues à un trop plein d’injustices et de torts gratuits causées à des petites gens sans défenses; trop d’injustices et de torts gratuits causés à des orphelins; trop d’injustices et de torts gratuits causés à des veuves, par de prétendus “hommes forts”; par de prétendus “intouchables”, que moi j’appelle en réalité des “pauvres types”, des “minables âmes” en perdition. Oui, il faut commencer par mettre fin, au plus vite, à cette injustice rampante.
2- Il faut assainir la gestion de la chose publique. Il faut mettre fin au vol systématique et au pillage sans vergogne des ressources collectives par une clique de copains insatiables qui pillent sans état d’âme et qui veulent tout pour eux seuls et rien pour les autres. Oui, il faut mettre fin à cette folie gouvernementale.
Seules ces conditions, réunies, pourront réconcilier toute cette légion de petites gens, cette armée de déshérités, désemparés, désespérés et désorientés, avec leurs gouvernants, en qui ils ont perdu toute confiance. Or, nul besoin de dire que nul ne peut accepter de s’unir durablement avec une personne en qui il n’a pas confiance.
En somme, si l’on veut vraiment l’union sacrée des Burkinabè pour faire front commun avec leurs gouvernants, la voie est toute tracée: trêve de supplications, trêve de prières, trêve de flagornerie. Vite la justice, vite la vertu dans la gouvernance de la chose publique.