De plus en plus, dans la ville de Sya, la question de l’assainissement se pose avec acuité. Dans tous les quartiers ou presque, les populations sont confrontées aux problèmes de canalisations. En plus des inondations, ce sont aujourd’hui les bitumes et les ponts qui sont en train d’être dégradés. Constats !
Le secteur 21 (quartier Colsama) dans l’arrondissement n°7, et Accart-ville dans l’arrondissement n°2, sont les cas les plus illustratifs de la dégradation des bitumes et des ponts par les eaux de pluies. Cette situation selon certains témoignages des riverains, dure depuis des années. " Nous ne savons plus quoi faire. Nous avons plusieurs fois approché les autorités afin que soit trouvée une solution à ces caniveaux, mais en vain ", confie Ousmane Kontaogo alias gauche. Dans ce quartier Colsama à la rue 21.52 existe un pont de 3 mètres de profondeur et d’1,80 mètre de largeur. Un pont sérieusement dégradé où l’on peut encore voir les eaux de pluie toujours en stagnation et surmontées d’immondices. " Nous voyons toutes sortes d’objets pourris sous ce pont ", s’indigne un mécanicien qui officie juste à côté. Ce pont, selon Ousmane Kontaogo " a fait couler beaucoup de salive, mais plus de larmes ". Deux enfants ont été emportés par les eaux des caniveaux en 1998 et 2001. En plus de pointer du doigt la responsabilité de l’entrepreneur qui a effectué les travaux, les riverains estiment aujourd’hui que ce sont les autorités qui jouent à l’aveugle face à la situation présente. " Croyant trouver la solution, elles (autorités) ont construit un caniveau pour faciliter l’écoulement des eaux, mais c’est un décor ", lâche Ousmane alias " gauche ". En effet, quand il pleut dans un autre quartier (Belleville par exemple), les eaux sont drainées jusqu’au secteur 21. Ce que les riverains trouvent singulier, voire dangereux pour leur vie. Pour eux, tout travail du genre doit faire obligatoirement objet d’études. Et " gauche " d’indiquer que le plan de ce caniveau a entièrement échoué. Que faire alors si les autorités de la ville semblent ne pas prêter attention à la situation ? Et si les populations prenaient elles-mêmes leurs responsabilités en bouchant ou en curant les caniveaux ? Comme on l’a constaté dans l’arrondissement n°5 et même n° 7 où les populations ont pris l’initiative de réhabiliter les ponts pour le premier et de les curer pour le second. " Avec quels moyens ", réplique M. Kontaogo, cela n’est-il pas tout de même une solution ? En prenant par exemple l’initiative de vider le pont et de le boucher, les autorités ne pourront que réagir.