La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a organisé une Journée nationale de l’intelligence économique (JNEI) sous le thème : « Rôle de l’intelligence économique dans la stratégie de développement de l’État et des entreprises », le lundi 12 juillet 2021, à Ouagadougou.
L’Intelligence économique (IE) se définit comme une démarche holistique de veille stratégique, de protection des actifs stratégiques (matériels et immatériels) et d’influence de son environnement, au service de la compétitivité des nations et des entreprises. La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) veut contribuer à sensibiliser les acteurs économiques privés et publics aux enjeux liés à la connaissance et à la pratique de l’IE. C’est ainsi qu’après la semaine nationale de l’intelligence économique tenue en 2019, elle a organisé une Journée nationale de l’intelligence économique (JNEI) sous le thème : « Rôle de l’intelligence économique dans la stratégie de développement de l’État et des entreprises », le lundi 12 juillet 2021, à Ouagadougou.
Cette initiative de la CCI-BF de promouvoir l’IE auprès des acteurs du secteur privé et de l’administration publique est saluée par le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, patron de la journée. « La JNIE est un évènement majeur qui vient confirmer l’enjeu que représente l’information stratégique pour le développement et la compétitivité des entreprises d’une part et pour l’attractivité des économies d’autre part. La mondialisation et l’ouverture des marchés sont des éléments qui s’imposent de plus en plus à nos économies en développement et nous devrions apprendre à nous adapter à cette nouvelle donne pour en tirer le meilleur profit », a-t-il souligné. L’appropriation de l’intelligence économique devient alors incontournable pour les acteurs économiques s’ils veulent être proactives, innovantes et résister à la pression de la concurrence internationale sur nos économies et sur nos entreprises.
La solution par le patriotisme économique
Pour le ministre, l’intelligence économique constitue aujourd’hui une solution majeure permettant de réunir des informations stratégiques nécessaires pour alimenter tout dispositif de construction de développement, de politique publique mais aussi un outil permettant aux entreprises de mieux s’organiser, structurer leur gouvernance pour faire accroître leurs parts de marché dans un monde de plus en plus compétitif, dynamique où l’innovation va à une grande vitesse, a précisé Harouna Kaboré. Selon le président de la commission mérite et intelligence économique de la CCI-BF, Roger Omer Ouédraogo, l’une des solutions réside dans le patriotisme économique, en consommant ce que nous produisons. L’organisation de la semaine nationale comme de la journée nationale de l’intelligence économique tient à la volonté du président de la CCI-BF, Mahamadi Savadogo, de faire de l’IE un outil de développement du secteur privé burkinabè, a-t-il précisé.
La nécessité d’une politique publique d’IE
Au cours de cette journée, les communications des experts ont permis aux participants de se familiariser avec les fondamentaux de l’intelligence économique, son rôle et sa place dans l’innovation et la compétitivité des PME, mais aussi dans la stratégie d’influence des Etats, la protection de l’information stratégique au sein des organisations publiques et privées, les Politiques publiques en matière d’intelligence économique. Les participants ont salué la tenue de la JNEI et la pertinence et des thématiques qui y ont été abordées. « La journée de l’intelligence économique est une bonne opportunité pour nous les jeunes entrepreneurs d’avoir des rudiments pour développer nos entreprises.
J’ai beaucoup appris notamment en matière de protection des données, de dissimulation de secrets d’affaires », s’est réjouie la promotrice de l’entreprise Maya Design, Maya Pauline Djimzouré. Elle a aussi souhaité que pour les prochaines fois, les organisateurs étendent l’activité sur plusieurs jours, tout en incluant un cadre de réseautage entre entrepreneurs. « Nous sommes au 21e siècle et l’intelligence économique constitue un sujet incontournable.
Il faudrait que nos autorités politiques puissent l’adopter, l’intégrer dans leur vision en termes de perspectives de développement politique, économique, sécuritaire », a préconisé le chef du département communication et marketing du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE), Balguissa Sawadogo. L’institution de la JNEI, la nécessité pour l’État d’élaborer une politique nationale d’intelligence économique, son accompagnement pour une implémentation de la pratique de l’IE au niveau de l’administration publique et privé, le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des acteurs publics et privés en matière d’IE, ont été, entre autres, les recommandations formulées à l’issue de cette journée.