La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso a organisé, le vendredi 2 juillet 2021, à Ouagadougou, une rencontre d’échanges entre le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale et les opérateurs économiques victimes des casses pendant l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du coup d’Etat manqué de septembre 2015.
Les opérateurs économiques victimes des casses lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 s’enquièrent de l’évolution de leurs dossiers d’indemnisation déposés auprès du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN). Ils ont échangé à cet effet, le vendredi 2 juillet 2021, à Ouagadougou, sous l’égide de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), avec le HCRUN. Selon le directeur général (DG) de la CCI-BF, Issaka Kargougou, les événements difficiles que le Burkina Faso a connus en 2014 et 2015 ont eu des conséquences sur des entreprises qui ont perdu des biens dans les casses.
A l’en croire, la CCI-BF a recensé 122 entreprises sur toute l’étendue du territoire national, avec un montant global de dommages évalué à plus de 66 milliards F CFA. Le président de l’institution qui a fait de l’indemnisation des victimes son cheval de bataille, a-t-il soutenu, a rencontré les autorités gouvernementales et le HCRUN.
« Le président a souhaité que nous puissions vous rencontrer et faire le point de toutes les démarches qui ont été entreprises par la Chambre de commerce pour aider à trouver une solution aux problèmes que vous rencontrez. C’est dans ce cadre que nous avons sollicité qu’une délégation du HCRUN vienne faire le point de l’étape du traitement des dossiers à leur niveau », a indiqué M. Kargougou.
Pour le chef de département des études et investigations du HCRUN, David Ouoba, lorsque les dossiers des victimes ont été reçus, un travail de cause à effet en lien avec les deux événements a été réalisé. « Après le lien de cause à effet, il était important de vérifier les déclarations qui nous ont été soumises et à un certain moment, on a fait recours à la chambre de commerce pour souvent nous fournir de l’expertise », a-t-il dit. Aux dires de M. Ouoba, à l’issue de l’évaluation, un décret devant servir de référentiel d’indemnisation des victimes a été proposé et adopté.
« Lorsque nous avons remis notre rapport au gouvernement, nous avons recommandé que l’ensemble des personnes et des entreprises victimes de casses pendant l’insurrection populaire et du coup d’Etat soient indemnisées en fonction du référentiel », a-t-il précisé. Quant aux travailleurs licenciés, foi de David Ouoba, des mesures de réinsertions sociales ont été envisagées.
Des dommages évalués à plus d’une centaine de milliards F CFA
Le directeur de cabinet du président du HCRUN, Mamadou Sermé, a laissé entendre qu’une chose est de faire des recommandations, une autre est de mettre en place des mécanismes nécessaires qui vont permettre aux hommes d’affaires de pouvoir relancer leurs activités économiques.
« Ce volet n’appartient pas au HCRUN, mais nous pensons que l’enjeu est tel que le gouvernement en est pleinement conscient car il nous a demandé de travailler assez rapidement pour proposer des conclusions dans ce sens », a-t-il souligné.
Il a confié que tous les dossiers liés aux casses de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué ont été traités et évalués à plus d’une centaine de milliards F CFA.
Le point focal de la CCI-BF au HCRUN, El hadj Boureima Tinto, a rassuré que l’indemnisation des opérateurs économiques est pris à bras-le-corps.
« Nous sommes là pour plaider au nom des opérateurs économiques pour que l’Etat puisse trouver les voies et moyens pour dédommager les victimes afin de permettre la relance de l’économie nationale », a-t-il affirmé. Pour Madi Dermé, victime de destruction de biens à hauteur de plus de 50 millions F CFA, c’est après avoir reçu son dédommagement qu’il sera rassuré. « Depuis, cinq ans, on court toujours de gauche à droite avec des papiers à fournir et des réunions, mais en termes de dédommagement, il n’y a rien »,
a-t-il déploré.
Les préoccupations soulevées à cette rencontre par les opérateurs économiques ont porté sur les possibilités de faire des compléments de dossiers, les entreprises retenues pour être dédommagées, les références du décret portant modalité d’indemnisation des victimes de l’insurrection et du coup d’Etat manqué, etc.