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Burkina Faso : la dégradation de la situation sécuritaire inquiète les observateurs (SYNTHESE)

Publié le mardi 8 juin 2021  |  Xinhua
Solhan
© Autre presse par DR
Solhan au Burkina Faso
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Plusieurs observateurs s'inquiètent de la dégradation continue de la situation sécuritaire au Burkina Faso depuis avril 2015, avec une hausse des attaques terroristes. Entre vendredi et samedi, le pays a enregistré son bilan meurtrier le plus lourd avec 147 morts, dont au moins 132 à Solhan, un village de la province sahélienne du Yagha (nord).

"Nous avons aussi perdu 13 personnes (dans la province voisine) de l'Oudalan et deux autres ailleurs et certainement d'autres dont nous ne sommes même pas peut-être informés", a déploré dimanche soir à la chaîne publique RTB le colonel-major Salfo Kaboré, gouverneur de la région du Sahel.

Après avoir rendu visite aux blessés dans le centre de santé de Dori, chef-lieu de la région, il a noté que la plupart d'entre eux avaient reçu des balles, dans le dos et de face. "Ce genre de situation, aucune âme ne peut regarder ça et rentrer chez lui et dormir tranquillement", a avoué le gouverneur.

"Les forces de défense et de sécurité sont à pied d'œuvre pour rechercher et neutraliser les auteurs de cet acte ignoble. Nous devons rester unis et soudés contre ces forces du mal", a tweeté le président Roch Marc Christian Kaboré.

"J'invite le président du Burkina Faso à convoquer sans délai des états généraux ou assises nationales inclusives sur l'insécurité pour permettre aux forces vives de la nation d'apporter leur contribution constructive au retour de la paix", a indiqué le chef de l'oppostion, Eddie Komboïgo, dans un communiqué.

Le sociologue Issouf Ouédraogo juge que la détérioration de la situation sécuritaire devient de plus en plus inquiétante et note que les autorités sont appelées à travailler à rassurer les populations.

"Le constat est que les citoyens se sentent en insécurité dans le pays", dit-il en rappelant que les deux principaux groupes terroristes actifs au Burkina Faso sont l'Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM).

Le ministre de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, avait exclu le 1er juin lors d'un point de presse toute négociation avec ces deux groupes, privilégiant par contre un "dialogue" avec les Burkinabè "qui ont pris les armes contre leur pays".

"Il faut plutôt rechercher les raisons de cette attaque inqualifiable entre brigandages, règlements de comptes et volonté de couper le lien affectif entre autorités et populations, les dernières voyant de plus en plus dans les premières des incapables ayant échoué dans leurs missions de préservation de la paix et de la concorde civile", a écrit lundi dans un éditorial le directeur général du quotidien national Sidwaya, Mahamadi Tiegna.

Il rappelle que le phénomène terroriste s'est amplifié depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi en Libye, devenue depuis un "vrai trou noir sécuritaire". "Cette donne a redistribué les cartes géostratégiques et remis en cause certains intérêts séculaires, notamment au Sahel avec la concurrence féroce que se livrent certaines puissances sur ce continent reconnu par tous comme celui de l'avenir", souligne M. Tiegna.
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