L’ambassadeur du royaume d’Arabie saoudite au Burkina Faso, Dr Waleed Alhamoudi, est en fin de mission, après un peu plus de quatre ans de service. Dans cette interview, il revient sur les différents acquis dans le renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays et la volonté constante de son pays à soutenir le Burkina Faso dans ses différents défis.
Sidwaya (S) : Quel bilan dressez-vous de la coopération bilatérale entre les deux pays au cours de votre mandat ?
Dr Waleed Alhamoudi (W.A.) : Tout d’abord, je voudrais exprimer mes sincères remerciements et ma gratitude à Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso et au ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry, pour la distinction qui nous a été faite à savoir la médaille d’officier de l’Ordre de l’Etalon et pour toute l’hospitalité et le soutien, dont j’ai bénéficié de leur part, tout au long de mon séjour au Burkina Faso en tant qu’ambassadeur du Serviteur des Deux saintes mosquées auprès du Burkina Faso. Depuis l’ouverture de l’ambassade d’Arabie saoudite à Ouagadougou en 2002, nos relations diplomatiques reposent sur les principes du respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires intérieures.
Toute chose qui a renforcé les relations et la coopération bilatérale entre les deux pays frères aux niveaux international et régional. Depuis cette date, le royaume d’Arabie saoudite œuvre à consolider les relations entre les gouvernements des deux pays et entre les deux peuples dans les domaines politique, économique, éducatif et humanitaire. Sous la conduite du Serviteur des Deux saintes mosquées, le Roi Salman ben Abdulaziz Al Saud, de Son Altesse Royale le Prince héritier, Mohammed Ben Salman bin Aziz Al Saud (qu’Allah les protège) et de Son Excellence le Président Faso, Roch Marc Christian Kaboré, les relations entre les deux pays ont récemment pris de nouvelles dimensions et ont abouti à la signature de plusieurs accords de coopération.
A la lumière de l’évolution de la situation au Burkina Faso face aux défis sécuritaire et sanitaire, l’importance de la coopération entre les deux pays amis s’est raffermie afin d’assurer la sécurité et la stabilité de ce pays frère. C’est dans ce cadre, que Son Excellence, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a effectué, en quatre années, quatre visites officielles au royaume d’Arabie saoudite, ce qui confirme la force des relations amicales et de la coopération entre nos deux pays.
S : Quels sont les domaines, selon vous, qui méritent d’être renforcés dans les relations bilatérales entre votre pays et le Burkina Faso ?
W.A. : Parmi les domaines les plus importants qui méritent d’être renforcés dans les relations bilatérales, figurent le domaine des infrastructures telles que la construction de routes, d’hôpitaux, d’écoles, de centres socioéducatifs, l’intensification des visites mutuelles entre les responsables des deux pays et l’augmentation du soutien et de l’aide
humanitaire.
S : Dans le volet humanitaire, votre pays, à travers le Centre du roi Salman pour le secours et les œuvres humanitaires, a été très présent aux côtés du Burkina Faso. Cet élan de solidarité sera-t-il maintenu au moment où le pays fait face à une crise humanitaire sans précédent ?
W.A. : Des instructions royales ont été émises, afin d’octroyer un appui et une aide humanitaire au Burkina Faso, à travers le Centre du roi Salman pour le secours et les œuvres humanitaires. Cet appui financier s’élève à quatre millions de dollars américains pour la fourniture d’aide alimentaire et les médicaments. Ce domaine sera renforcé, notamment après que le royaume d’Arabie Saoudite ait récemment décidé d’allouer un million de dollars américains au Burkina Faso pour faire face aux conséquences de la pandémie du coronavirus.
Effectivement, le 23 avril 2021, l’Arabie saoudite a remis 23 respirateurs aux autorités burkinabè, représentées par le ministère de la Santé pour soutenir les efforts du pays dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la COVID-19. Dans les prochains jours, d’autres aides arriveront au Burkina Faso.
S : Le Burkina Faso fait également face à l’insécurité depuis plusieurs années. Comment se traduit l’accompagnement de votre pays dans la lutte contre le terrorisme ?
W.A. : Outre le soutien humanitaire, économique et social apporté par le royaume d’Arabie saoudite au Burkina Faso, mon pays tient à soutenir et à accompagner le Burkina Faso dans sa lutte contre le terrorisme et l’insécurité. Le pays en souffre depuis 2015, avec la recrudescence des attaques terroristes dans plusieurs régions du pays, en particulier dans les régions du Nord, de l’Est et du Sahel.
Dans ce contexte, le royaume d’Arabie saoudite a annoncé un engagement d’un montant de deux millions d’euros pour soutenir les forces conjointes du Groupe des cinq pays du Sahel (G5). La coopération bilatérale entre les deux pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l’insécurité dans le futur proche connaîtra une grande dynamique dans la mise en œuvre de l’accord de coopération en matière de sécurité signée entre les deux pays à Riyad.
S : L’an dernier, à cause de la COVID-19, le pèlerinage à la Mecque n’a pas eu lieu. Cette année, les fidèles musulmans burkinabè qui désirent accomplir ce pilier important de l’islam pourront-ils le faire ?
W.A. : S’il plaît à Allah, les fidèles musulmans, y compris ceux du Burkina Faso, pourront effectuer les rituels du hadj cette année 2021, tout en respectant les mesures de précaution et des exigences du hadj fixées par les autorités saoudiennes. Pour les pèlerins de l’intérieur d’Arabie saoudite, il est nécessaire d’obtenir deux doses du vaccin contre la COVID-19, avant le premier du mois de Dhu al-Hijjah. Et pour les pèlerins venant de l’extérieur, ils doivent être vaccinés également.
Il est exigé également, selon les conditions du hadj 2021, aux pèlerins de se soumettre à des tests de COVID-19 de 72h avant leur arrivée en Arabie saoudite. Une fois arrivés en Arabie saoudite, les pèlerins seront également placés en isolement pour une période de 72 heures, pendant laquelle ils pourront subir de nouveaux tests. En plus, seuls les pèlerins âgés de 18 à 60 ans sont autorisés à effectuer le pèlerinage.
En sus de ces contrôles précédents, il y aura des règles générales à respecter dans le cadre des conditions du hadj 2021, dont la principale est l’obligation de porter un masque et de maintenir des distances de sécurité entre les pèlerins d’environ un mètre et demi. Un seul rassemblement ne dépassera pas 100 personnes, et d’autres mesures préventives généralement seront maintenues. Pour terminer, je réitère mes remerciements et ma reconnaissance pour la coopération fructueuse et le soutien dont j’ai bénéficié durant mon séjour au Burkina. Je vous rassure que je resterai un ami du Burkina Faso dont je garde de bons souvenirs.