De décembre 2020 à avril 2021, le sac de maïs de 100 kg a connu une hausse de 4.000 FCFA à Ouagadougou et ce, en l’espace de 4 mois. A ce rythme, la Coalition de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) de la ville de Ouagadougou dit craindre une paupérisation des ménages. Ces chiffres découlent d’une enquête menée dans la capitale. «Les résultats de cette étude sont un témoin de l’échec de la gouvernance du président Roch Marc Christian Kaboré», foi de la CCVC. Dans cette sortie médiatique qui a eu lieu le 27 avril 2021, les responsables de la CCVC n’ont pas pris de gant pour dénoncer la cherté de la vie. En décembre 2020 à Pissy, le sac de maïs de 100 kg coûtait 15 000 FCFA et en mars 2021 il est passé à 17 500 FCFA, actuellement, il est de 19 000 FCFA soit une hausse de 4 000 FCFA en 4 mois, a révélé le président de la CCVC, Dominique Yaméogo. Pour lui, le panier de la ménagère burkinabè coute plus cher ces derniers mois. Et pour ne rien arranger, cette hausse a été accentuée avec l’augmentation du prix des hydrocarbures décidé le 23 mars 2021 par le gouvernement burkinabè. Pour la CCVC, la situation devient insoutenable pour les populations. C’est ainsi que la coalition a tiré à boulets rouges sur le régime actuel. Dominique Yaméogo note une augmentation tout azimut des prix des produits de première nécessité (riz, maïs, mil, sorgho, sucre, huile, haricot etc.)
Maïs, mil et huile : hausse vertigineuse des prix
De leur constat effectué de février et mars 2021 dans les différents marchés, yaars et boutiques de la capitale, il ressort une inflation vertigineuse des produits de grande consommation. En effet, le prix du sac de 50 kg de riz varie de 17.000 FCFA à 19.000 FCFA en fonction des marchés et yaars et aussi du type de riz utilisé par la grande partie des ménages. le prix de sac de 100 kg de sorgho blanc coûte 18.500 FCFA ; le prix du sac de 100 kg de petit mil se vend à 23.000 FCFA dans les yaars et à 23.500 FCFA en dehors des yaars ; le prix du yoruba de sorgho blanc varie de 600 à 650 FCFA. Pour ce qui concerne l’huile, le prix du bidon de 20L d’huile CITEC varie entre 14.500 FCFA et 15.500 FCFA dans les yaars et marchés.
Augmentation du carburant : « Mauvaise foi » des dirigeants
Sur l’augmentation du carburant, la CCVC y voit une « mauvaise foi » des dirigeants. Le 23 mars 2021, jour de l’arrêté portant augmentation du carburant, le baril du brent (159L) valait 68$ américain (68*556,5=37842 FCFA). Le prix à l’international est donc (37842/159)=238FCFA. Se basant sur ces chiffres qu’ils ont eux-mêmes calculé, la CCVC confie que l’augmentation actuelle ne se justifie pas.
La CCVC se désole que le Burkina Faso n’ait pas encouragé les habitats à loyer modéré (HLM). Conséquence, dans des quartiers comme Dapoya, Karpala, Ouidi (Ouaga) etc. le loyer des chambres salons ventilées avec douche interne varie entre 30.000 FCFA et 40.000 FCFA. Toujours dans les mêmes quartiers, le loyer des chambres salon avec douche externe varie entre 20.000 FCFA et 25.000 FCFA. Quant aux loyers des entrées coucher qui coûtaient 6.000 FCFA en 2007 varient aujourd’hui entre 15.000 FCFA à 17.500 FCFA. Face à ces prix de loyer qui évoluent de façon vertigineuse, les conférenciers demandent l’application effective de la loi sur le bail locatif. Ils ont aussi dénoncé les nombreux surcoûts liés à la facturation de l’ONEA et de la Sonabel qui contribuent à accroître les dépenses des ménages.
Ouvrez les usines pour l’employabilité des jeunes
Dominique Yaméogo et ses camarades disent regretter que dans cette cherté de vie, le SMIG au Burkina Faso n’a pas connu une hausse. Il est de 33.139 FCFA actuellement. Ils supplient le gouvernement à ne pas vendre l’illusion de l’entreprenariat aux jeunes. Ils insistent plutôt sur la réouverture des usines telles que Faso-Fani, Brafaso, l’usine de tomate de Loumbila qui pourraient à leurs yeux garantie des milliers d’emplois aux jeunes.o