Francis Ducreux, décédé le 1er mai dernier à Ouagadougou, a été inhumé, le samedi 8 mai au cimetière municipal de Ouagadougou. Autorités politiques, parents, amis, monde de la petite reine et du sport burkinabè, lui ont rendu un dernier hommage avant son inhumation. Il a été élevé, à titre posthume, à la dignité de Grand officier de l’ordre du mérite burkinabè.
Aux grands hommes, les grands hommages ! Après la levée du corps et un détour à la maison familiale pour un dernier « au revoir », le 8 mai 2021, la dépouille de Francis Ducreux, décédé le 1er mai dernier, a été conduite dans la Salle des arts martiaux au sein de l’Institut des sciences du sport et du développement humain (ISSDH) pour un dernier hommage de la nation.
C’est l’hymne national de la France (pays d’origine du défunt), la Marseillaise, qui a été entonnée en premier avant que celui du Burkina Faso (son pays d’adoption), le Ditanyè, ne soit enchaîné. Puis, place a été faite aux hommages. Un des employés de Ducreux à Sport Pub, le Togolais Yawo Djossou, ouvre le bal : « Francis a beaucoup fait pour nous. Et nous te sommes reconnaissants ». Après lui, c’est l’un des animateurs chevronné en langue, du Tour du Faso, El hadj Aboubacar Tiemtoré dit 14 qui est monté au parloir mais a fondu en larmes et n’a pu placer un mot.
Quant au maillot jaune du Tour du Faso 2018, Mathias Sorgho, qui s’est exprimé au nom des cyclistes, a reconnu que Ducreux était un vrai leader. «Merci pour ton engagement qui a fait du Tour du Faso, une référence », a-t-il précisé. Le président de la Fédération ivoirienne de cyclisme et vice-président de la Confédération africaine de cyclisme, Yao Allah Kouamé, qui a connu Ducreux il y a une vingtaine d’années, a avoué que c’est l’illustre disparu qui a apporté du sponsoring pour la reprise du Tour de Côte d’Ivoire en 2012-2013. « Il était humble et croyait en Dieu. Il a vécu utile », a-t-il ajouté.
A son tour, le nouveau président de la Fédération burkinabè de cyclisme, Ignace Amédée Béréwoudougou, a souligné qu’avec le décès de Ducreux, il « rate une école supérieure de ma vie ». « Après mon élection le 16 août dernier, il m’a félicité et on avait commencé à travailler ensemble à partir de décembre pour le prochain tour », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Ducreux n’est pas mort. Il est dans nos cœurs. Vous avez l’Afrique derrière vous ».
Aussi, Ignace Amédée Béréwoudougou a demandé aux autorités de poursuivre les œuvres entreprises par Ducreux. « Il avait de grands projets comme la compétition « Grand Ouaga », la course à l’hommage du capitaine Thomas Sankara », a-t-il énuméré, tout en insistant pour que le ministère des Sports soutienne le staff de Ducreux pour l’accomplissement de ses projets. Le ministre des Sports et des Loisirs, Dominique Nana, a retenu de Ducreux trois qualités : « le courage, l’affabilité et le sens des idées innovantes ». « Les liens entre le Burkina Faso et Francis Ducreux relèvent de ces voies que l’on peut qualifier d’impénétrables », a poursuivi Dominique Nana.
« Il va reposer en paix chez vous », Cindy, unique fille de Ducreux
Francis Ducreux laisse derrière lui son unique fille inconsolable, Cindy Jacqueline Ducreux. La dernière fois qu’elle est venue au Burkina Faso, c’était avec son fiancé en 2009 lors de la dernière édition de la Boucle du coton. Ils ont pu parcourir les routes du Burkina Faso avec son père qui avait créé cette compétition pour magnifier l’or blanc du Burkina Faso. « Papa est décédé un 1er mai fête du travail, sûrement une manière de nous rappeler à quel point tu étais un travailleur acharné, dévoué. Tu as quitté ce monde enfin pour te reposer dans ton pays d’adoption. On a passé le dernier mois de ta vie ensemble et je ne te remercierai jamais assez. Ma première volonté a été de te ramener près de moi, mais l’Afrique t’a tant apporté, t’a rendu si heureux… », a-t-elle déclaré. « Tu resteras toujours dans nos cœurs car la vie est une fin, mais dans le cœur, l’amour ne s’éteint jamais », a-t-il ajouté avant de fondre en larmes.
Cindy Ducreux a tenu à faire entendre à l’assistance une musique que elle et son défunt père avait l’habitude d’écouter tout en esquissant ensemble quelques pas de danse. « Les circonstances ne s’y prêtent pas mais c’était notre musique à deux et il nous arrivait de fois de danser ensemble à cette musique. Je pense qu’il aimerait l’entendre une dernière fois », a-t-elle expliqué. La fille de Francis Ducreux s’est dit très satisfaite du grand hommage rendu à son défunt père par le Burkina Faso. « Il n’y a pas de mot assez fort pour vous remercier pour tout ce que vous avez fait à mon papa. Je ne regrette pas le choix que j’ai fait. Il va reposer en paix chez vous. C’était quelqu’un de passionné. Il aimait ce pays par-dessus tout. Je suis admirative de votre pays. Vous avez beaucoup de respect en Afrique, des valeurs qui se perdent en France », a-t-elle conclu. Avant que Ducreux ne soit inhumé, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a dépêché son directeur de cabinet, Seydou Zagré, pour élever l’illustre disparu au grade de la Dignité de Grand officier de l’ordre du mérite burkinabè.