Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Répression des élèves à Koudougou : La CRS a franchi le rubicond, selon le F-SYNTER

Publié le jeudi 6 mai 2021  |  aOuaga.com
Camp
© Autre presse par Yaya Boudani
Camp CRS : mouvement d`humeur de policiers
Des policiers manifestent leur humeur le 18 avril 2017 devant le camp de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) contre la mauvaise gestion du service payé à savoir la rémunération des prestations de sécurité assurées par des agents de la police nationale dans des services, des institutions et des sociétés privés
Comment


La Fédération des Syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER) « condamne avec la dernière énergie, les comportements de la CRS (Compagnie républicaine de sécurité) de Koudougou de ces mardi 4 et mercredi 5 mai 2021, au lycée provincial de Koudougou ». Elle l’a fait savoir à travers la déclaration, ci-dessous, dans laquelle elle exige également la « lumière sur cette barbarie, afin que ceux qui ont donné l’ordre à la CRS de la commettre répondent de leurs actes ». Lisez

« Est-il besoin de le rappeler, que les 4 et 5 mai 2021, les élèves de la ville de Koudougou sont allés en mouvement, à l’instar de leurs camarades de plusieurs localités du territoire national contre les réformes impopulaires que le gouvernement veut faire passer au forceps.
Au lycée provincial de Koudougou, le mouvement a commencé aux environs de 8 heures dans la journée du 4 mai, par un rassemblement d’élèves. Puis, comme à leur habitude, certains élèves ont sollicité aux enseignants qui étaient en cours, la libération de leurs camarades et se sont dirigés vers la ville, pour manifester leur désapprobation et prendre l’opinion publique à témoin.

Les enseignants ont alors rejoint la salle des professeurs, en espérant reprendre les cours, si les élèves revenaient. Quelques temps après, bon nombre d’élèves sont revenus au lycée en courant, face à la répression dont ils sont victimes sur la voie publique. En effet, la chasse à l’homme, lancée par les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) a contraint les élèves qui n’ont eu d’autre choix que de se réfugier au sein du lycée, à cause de la pluie de gaz lacrymogènes qui sont tombés dans la cour.

Comme si cela ne suffisait pas, la CRS s’est décidée à pilonner le lycée, en faisant descendre sans discernement, une pluie de gaz lacrymogènes sur les toits et dans l’enceinte de l’établissement. C’est ainsi que devant certaines salles de classe, sous les arbres, auprès des engins (motos et véhicules), des douilles de gaz lacrymogènes ont été lancées, obligeant personnels administratifs, enseignants et élèves à une grande débandade de sauve-qui-peut.

Si dans ce chaos indescriptible créé par des forces dites de sécurité, les enseignants ont pu recourir à la salle des professeurs, les élèves, eux se sont abrités dans leurs salles de classe. Malheureusement, sous l’effet du gaz et l’atmosphère devenue de ce fait, irrespirable, une élève de la Terminale qui faisait des exercices dans sa classe, s’est évanouie et été évacuée au Centre médical urbain (CMU) de Koudougou, par un enseignant avec son véhicule.

Durant les deux jours (mardi 4 et mercredi 5), le lycée provincial de Koudougou (LPK) n’était plus un domaine scolaire, mais semblable à un champ de bataille acharnée contre des ennemis armés. Les élèves et leurs enseignants, le personnel administratif, etc. sont-ils devenus ces ennemis-là ? Est-on tenté de s’interroger. Pire, les éléments de la CRS ignorent-ils les risques de ces douilles qu’ils ont balancées à tue-tête, dans l’enceinte du lycée ?

Il est regrettable de constater que tout en violant les franchises scolaires, des éléments de la compagnie dite républicaine usent de la force, de façon disproportionnée contre des élèves revendiquant le droit à une école de qualité accessible à tous et profitable aux frères et enfants de ces mêmes FDS, qui sont aussi des opprimés.

Pire, le mercredi 5 mai, la CRS a franchi le rubicon, en s’engouffrant dans la cour du lycée avec leur pick-up (4×4) menaçant des enseignants assis devant la salle des profs avec des cordelettes, de ne pas filmer leur scène horrible. La répression de cette journée a été pire que celle d’hier. Des balles blanches ont été même utilisées contre les élèves.

Nous avons dénombré 5 personnes qui suffoquaient dont deux enseignantes de français et d’allemand. Actuellement, un enseignant du lycée a été arrêté et auditionné au commissariat central de Koudougou, sous prétexte qu’il filmait le sale boulot des éléments de la CRS. L’école préscolaire située au côté Est du Lycée, a été fermée, parce que les petits enfants et le personnel ne pouvaient pas travailler dans cette atmosphère de gaz lacrymogènes qui pleuvaient dans l’enceinte et aux alentours du lycée. Si un lycée est encerclé et gazé, nous manquons de mots forts pour qualifier une telle répression d’une autre époque. Du reste, cette violence gratuite et inouïe relève d’un autre âge, notamment des pratiques du nazisme dans les camps de concentration, pendant la seconde guerre mondiale.

En tout état de cause, cet usage forcené de la violence par les FDS sur des élèves aux mains nues, est inconcevable dans un Etat de droit. D’ailleurs, les risques d’incendie de véhicules et de motos étaient énormes. Pour preuve, n’eût été la célérité du proviseur, du censeur, de certains collègues et du bibliothécaire à dégager leurs véhicules et leurs motos devant l’administration, la salle des profs et la bibliothèque, le pire serait arrivé au lycée.

Face à ces agissements dignes d’un Etat fasciste, le comité F-SYNTER du lycée provincial de Koudougou, témoin de l’ampleur de la barbarie de la compagnie dite républicaine :
– condamne la logique de la force que le gouvernement impose aux apprenants, en voulant décider de tout à leur place ;
– condamne la répression barbare des élèves dans les différentes localités de notre pays, par les FDS;
– condamne avec la dernière énergie, les comportements de la CRS de Koudougou de ces mardi 4 et mercredi 5 mai 2021, au lycée provincial de Koudougou ;
– exige la lumière sur cette barbarie, afin que ceux qui ont donné l’ordre à la CRS de la commettre répondent de leurs actes;
– exige le respect des franchises scolaires ;
-reste solidaire des luttes des élèves pour une éducation de qualité et accessible à tous les enfants du peuple.
Koudougou, le 05 mai 2021
Vive la F-SYNTER !

En avant pour une éducation de qualité accessible à tous !

Pour le Comité F-SYNTER du lycée provincial de Koudougou
Le Secrétaire général
Tiga NEBIE
Commentaires