L’éducation environnementale est l’ensemble des actions de sensibilisation, de formation et d’information visant à responsabiliser les populations sur la nécessité absolue de promouvoir un environnement sain. Au Burkina Faso, ce concept est mis en œuvre dans certaines écoles primaires par le Projet d’appui aux populations locales dépendantes des forêts (PAPF). A travers des Activités pratiques de production (APP), des élèves créent des jardins maraîchers, des pépinières forestières et des bosquets dans leurs écoles.
Les enseignants sont les principaux acteurs de l’éducation formelle à l’environnement. Leurs contributions, leurs pratiques professionnelles ainsi que l’exemple qu’ils offrent aux élèves sont des facteurs primordiaux pour l’élaboration du profil de l’écocitoyen qu’ils forment Comme le pense le poète français Victor Hugo :
« Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne ».
L’éducation environnementale en milieu scolaire dans ce contexte va consister à inculquer aux élèves dès leur plus jeune âge, les notions environnementales ainsi que les gestes écocitoyens à mener au quotidien. Car, les enjeux sont énormes. Ils sont liés à la dégradation de l’environnement biophysique qui menace l’existence de l’homme et à l’aliénation des personnes et des sociétés, au regard de leur milieu de vie.
A cela, s’ajoute la problématique pédagogique notamment l’absence d’autonomie de l’apprenant et l’isolement de l’école par rapport aux réalités du milieu. D’où, une éducation sur l’environnement de sorte à changer les comportements, à adopter les gestes favorables et à transformer les pratiques sociales.
A cet effet, dans le cadre du Projet d’appui aux populations dépendantes des forêts (PAPF), financé par la Banque mondiale et mis en œuvre par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 29 écoles bénéficient d’un accompagnement pour la réalisation de pépinières, de jardins et de bosquets en leur sein. Répartis dans cinq régions (32 communes autour de 12 forêts classées) du Burkina Faso, ces cadres d’apprentissage contribuent à améliorer les connaissances des élèves de sorte qu’ils participent à la réduction de la déforestation et la dégradation des forêts classées ciblées.
Sensibiliser les enfants à bas âge
Selon l’expert chargé de sauvegarde environnementale au niveau du PAPF, Apollinaire Kaboré, l’éducation environnementale au niveau scolaire a comme objectif de sensibiliser les enfants en bas âge pour qu’ils comprennent le bien-fondé de la protection de l’environnement. « Cela permet aux élèves de comprendre les ressources naturelles et les services qu’elles procurent et au-delà, leur permettre de savoir qu’il y a des comportements qu’il faut observer face à la protection de ces ressources naturelles », explique-t-il.
Dans la commune rurale de Tiankoura (province de la Bougouriba), dans la région du Sud-Ouest, l’école primaire publique de Duourao, bénéficiaire du projet, a érigé une pépinière et un bosquet d’une superficie d’un hectare dans le domaine de l’école. A travers les Activités pratiques de production (APP), une matière faisant partie de l’emploi du temps de l’école, un paquet technologique a été diffusé pour permettre aux élèves de mettre en terre des plants qui sont adaptés au milieu.
Aujourd’hui, le bosquet est riche de diverses espèces à savoir : l’acacia, le mélina, le teck, le moringa et le baobab. L’année passée, l’école a vendu 500 pieds d’anacarde. L’autre avantage qu’il ne faut pas perdre de vue est que le jardin scolaire a amélioré la cantine scolaire selon le directeur de l’école, Nata Kambou.
Il faut étendre l’éducation environnementale à toutes les écoles primaires. Cela contribuera à sensibiliser davantage les enfants à l’importance de l’arbre dans leur environnement.