Ceci est un message du secrétaire général de la Confédérationgénérale des travailleurs du Burkina (CGTB), Basolma Bazié, à l’occasion de la fête du Travail, le 1 er mai. Il invite les syndicats à persévérer dans la lutte pour la satisfaction des besoins moraux et matériels des travailleurs.
« A l’orée de la journée commémorative du 1er mai, des réactions me parviennent :
1. « Je pense que le Gouvernement a gagné la bataille sur l’IUTS vu le silence du Mouvement syndical ! » ;
2. « Je me sens à bout car mes sacrifices dans la structure ne sont pas reconnus ! » etc.
En principe, ces affirmations pourraient mériter que silence, mais il est nécessaire d’y porter avis, afin d’espérer que la bonne foi puisse se ressaisir, se stabiliser, se renforcer et se rendre victorieuse.
Pour la première assertion « Je pense que le Gouvernement a gagné la bataille de l’IUTS vu le silence du Mouvement syndical ! ».
En principe, si quelqu’un est victorieux d’une bataille, celui-ci mérite félicitations. Il se trouve que même reconnu victorieux et décoré, sa conscience (s’il en existe) peut s’interposer et refuser les félicitations. A preuve, des médailles de décorations sont des fois décrochées de la poitrine et empochées afin que le voisinage ne sache pas qu’on a été décoré tant cela relève d’une réalité venimeuse pour soi-même. De même, pour des besoins de communication, un esprit peut s’inventer des victoires! Lorsqu’un combat est juste, l’engagement dans le temps demeure le meilleur allié.
Pour preuves :
– Si la lutte pour le respect des libertés et de la dignité humaine à pris forme le 1er mai 1886, il a fallu poursuivre la lutte jusqu’en mars 1934 pour ressentir les retombées en Afrique ;
– En décembre 1990, pendant les assises ayant porté sur l’avant- projet de la Constitution du 2 juin 1991, le Mouvement syndical a dénoncé la Seconde Chambre (SENAT) et le mandat présidentiel de 7 ans renouvelable n fois, jusqu’à ce que ces questions soient réglées par l’insurrection Populaire des 30 et 31 octobre 2014.
– Si la loi 013 portant Réforme Générale de l’Administration Publique (RGAP) au Burkina Faso a été votée en février 1997, il a fallu poursuivre le combat jusqu’à sa relecture le 24 novembre 2015 en loi 081 ;
– La loi 028 du 13 mai 2008, portant Code du Travail est combattue dans sa version esclavagiste depuis cette date, et je reste convaincu qu’il y aura l’adoption d’une autre un jour au bonheur des travailleurs (euses) du privé ;
– Etc.
Par conséquent, si la lutte dans laquelle vous vous engagée est juste, il faut maintenir la même conscience, cohérence et constance. Pour ceux et celles évoquant le silence du Mouvement syndical, toute compréhension dévolue, ils doivent retenir que ce qui est dans la parole est dans le silence ; Si silence il en était vraiment. En effet, même dans le désert, quand on s’assoit sur une dune de sable, on ne voit rien, on entend rien, cependant quelque chose rayonne en silence. Donc le Silence est une succession de mots inaudibles pour certains. Sachons écouter, et soyons sûr que le silence produit le même effet que la Science. Je reste fermement convaincu que la plateforme syndicale portant entre autres sur la question de l’IUTS, des libertés syndicales, la gouvernance vertueuses etc. sera mise en œuvre. Et le tôt sera le mieux !
Si votre attitude est liée à la trahison de certains et/ou doubles jeux face aux causes justes, gardons la bonne direction en laissant le temps agir, car la trahison est une moisissure verte et douce, comme le duvet : elle ronge en silence et par l’intérieur.
Pour la deuxième assertion, « Je me sens à bout car mes sacrifices dans la structure ne sont pas reconnus ! ». Chers Mesdames et Messieurs, nous nous engageons en toute conscience pour défendre un idéal, pas pour plaire à quelqu’un, encore moins
attendre une récompense de qui que ce soit. Il est un devoir de garder courage et lucidité en maintenant la tête sur les épaules en toute circonstance. Même une récompense a besoin d’être sérieusement scannée, parce qu’elle peut être du poison dans certaines situations. Donc, un dirigeant, un leader doit se constituer une carapace qui peut lui permettre de servir dans la même vigueur et le même sacrifice. Il doit même être prêt à se mettre de côté avec diligence et déférence si un de vos camarades ou un groupe de vos camarades croit pouvoir mieux faire. Le leader étant celui qui sait s’oublier pour l’idéal auquel il croit et qu’il défend au prix ultime. Par humilité, le leader sert la cause avec la même constance, cohérence et vigueur même quand il quitte son poste et revient à la base. En conséquence, les bruits des abords ne devraient pas pouvoir vous divertir, en retenant
que même autour de son cercueil, ces bruits ne manqueront point.
Donc, il faut se laisser interpeller en priorité et toujours par la conscience, le silence ou la vibration de l’Âme ! C’est l’unique condition pour s’imposer non seulement à l’orgueil des adversaires supposés ou officiels mais aussi et surtout à leurs
Âmes. La seule « bague » de bonification en la matière est l’Exemplarité ! Et si conseil je devais me permettre à votre endroit : Ne jamais tirer sur la queue d’un éléphant parce qu’on est applaudi par une foule, mais le faire en toute âme et conscience parce qu’on est convaincu sur la justesse de la cause et engagé à le faire au bonheur de tous en assumant les conséquences avec fierté sans rien attendre en retour ; Mais en disposant surtout pour la postérité, puisqu’on pourrait même atteindre cet objectif et ne pas
rester en vie !
Le Mouvement syndical qui reste toujours sur la voie juste, sera
toujours victorieux!
Courage et réussite !
Bonne Commémoration du 1er mai ! »