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Revendication des ouvriers de la mairie centrale de Ouaga

Publié le mercredi 28 avril 2021  |  Le Pays
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© aOuaga.com par AO
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le lundi 22 octobre à la mairie de ouagadougou
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En l’espace d’un mois, les ouvriers de la mairie ont manifesté à deux reprises devant l’entrée principale de l’Hôtel de ville de Ouagadougou pour revendiquer la régularisation de leur situation et le paiement de leurs arriérés de salaires. Ce lundi 26 avril 2021, la mairie est sortie de son silence pour apporter des éclairages nécessaires sur cette affaire.

« La mairie, avec sa bonne volonté, respectueuse des lois et règlements, ne dispose d’aucun moyen juridique pour répondre favorablement à leurs revendications », a fait savoir le premier adjoint au maire de la commune de Ouagadougou, Moussa Belem, lors de la conférence de presse qu’il a animée sur les revendications des manœuvres occasionnels, le 26 avril 2021 à Ouagadougou. Des faits, selon le premier adjoint au maire, depuis 20 ans, la mairie fait recours à des manœuvres occasionnels en cas de besoin, pour les affecter à des tâches de salubrité, d’aménagement paysagers, de travaux de bâtiment et d’hygiène publique. De ce fait, il s’agit, selon lui, de tâches occasionnelles qui sont exécutées et payées après pointage de leur présence effective. C’est ainsi qu’en 2020, certains se sont affiliés à la Confédération syndicale burkinabè (CSB) et exigent la régularisation de leur situation.

La règle d’or de la dépense publique

D’après Moussa Belem, le 5 novembre 2020, un arrêt de travail illimité a été notifié à la commune par la CSB. Courant février 2021, une autre lettre a été adressée à la mairie, l’informant de la reprise des activités mettant ainsi fin au mot d’ordre de grève. A l’entendre, dans l’entrefaite, la mairie a continué à faire recours à des occasionnels pour accomplir les différentes tâches comme cela se passe depuis des années. « Lesdits grévistes, après avoir fait de nombreuses démarches auprès du Haut conseil pour le dialogue, revendiquent non seulement la reprise de leurs anciennes activités, mais également le paiement de leur temps d’inactivité », a confié le premier adjoint au maire. Il a ajouté que « lesdits grévistes se sont opposés au paiement des manœuvres occasionnels qui ont continué leurs activités, exigeant d’être pris eux-aussi en compte. Or, l’Administration ne paie que les services faits et constatés ». Et de renchérir que « c’est la règle d’or de la dépense publique. C’est aussi la règle qui s’applique aux manœuvres occasionnels qui ne sont nullement des fonctionnaires de la commune, mais uniquement des prestataires payés à la tâche suite à l’acceptation des conditions préalablement fixées ». A en croire Moussa Belem, « à la date d’aujourd’hui, les occasionnels ayant travaillé et ayant été pointés devraient être en possession de leur dû ». En ce qui concerne la régularisation de leur situation, il a indiqué que « le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD) a été saisi pour l’adoption d’une loi spécifique nécessaire pour augmenter la marge de manœuvre des collectivités en matière de gestion du personnel occasionnel. A cet effet, à la demande du MATD, une commission ad hoc inclusive a été mise en place pour réfléchir sur d’éventuelles solutions relatives à leur revendication . Et les conclusions des travaux de cette commission ont été transmises au MATD », a-t-il par ailleurs déclaré. « A la vérité, la commune de Ouagadougou a toujours été à l’avant-garde dans l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. La preuve, c’est elle qui a apporté la loi n°003-2017/AN du 13 janvier 2017 portant statut de la Fonction publique territoriale et ses décrets d’application, à la satisfaction totale de tous les fonctionnaires de la Fonction publique territoriale du Burkina Faso », foi du premier adjoint au maire de la commune de Ouagadougou, Moussa Belem.

Rahamatou SANON

La réaction de Nouphé Bamogo, responsable national chargé de la gestion des conflits de travail à la CSB à laquelle sont affiliés les ouvriers

« C’est vraiment triste que des autorités puissent saper tous les efforts de paix, de dialogue et de cohésion sociale. Ils ont survolé les questions juridiques. Dans la déclaration, ils nous font comprendre qu’il y a des ouvriers non-grévistes. Aucun des 400 n’a renoncé à la grève. Ce sont des stratégies pour pouvoir étouffer la vraie information. On fait comprendre aussi que ce sont des occasionnels. On aurait souhaité qu’on puisse statuer sur le terme occasionnel afin de permettre au peuple burkinabè de pouvoir cerner cette définition d’occasionnel. On ne peut pas exercer pendant plus de 20 ans et on vient vous coller cette étiquette d’occasionnels. C’est écoeurant d’entendre le premier adjoint au maire ainsi que les techniciens de la municipalité pondre un discours indigeste. Cela ne fera que frustrer davantage les ouvriers qui sont présents ce soir. Je tiens à vous rassurer qu’à partir de ce soir, la bataille ne fait que commencer parce qu’on ne peut admettre que des autorités puissent mentir au peuple à tel point de discréditer leur propre honneur. Et pour notre part, en tant que Confédération syndicale burkinabè, la centrale syndicale prendra toutes les mesures idoines pour pouvoir répondre à la municipalité eu égard à leur déclaration. Nous savons très bien que lorsque vous êtes en situation de grève, vous n’avez pas droit à un salaire. Nous demandons les salaires de 3 mois, soit du 8 février jusqu’à la date d’aujourd’hui. Et pour cela, la mairie a ordonné que les pointeurs ne pointent pas les 400 ouvriers. »

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