Selon des informations confidentielles, des officiers du FBI seront bientôt au Burkina Faso pour investiguer sur une vaste affaire de criminalité financière internationale impliquant plusieurs sociétés au Burkina Faso, filiales des groupes Batimat et Batiplus.
Cette affaire ne concerne pas uniquement le Burkina Faso, puisque toutes les filiales de Batimat et Batiplus en Gambie, au Gabon, au Niger, au Congo, en Côte d’Ivoire et au Mali sont également dans le collimateur du FBI.
Sont principalement visées au Burkina Faso, la Société Industrielle de Transformation d’Acier du. Burkina Faso (SITAB) et le Comptoir Burkinabé du Bâtiment (CBB). Selon les informations confidentielles dont nous disposons, les USA suivent de très près cette grave affaire de criminalité financière sur fond de financement du terrorisme international et tout sera passé au peigne fin. Des audits minutieux seront effectués et des clients pourront être même auditionnées sur la nature de leurs relations avec ces dites entreprises. Il faut dire que cette affaire tire ses origines au Sénégal où sur la base d’enquêtes menées, la FBI a formulé de graves accusations contre les responsables de BatiPlus et Batimat.
En effet, début mars 2020, à la faveur de deux perquisitions conjointement menées, la police sénégalaise a mis la main sur un premier montant de 574 millions F CFA (composé de 525,497 millions F CFA, 73 590 euros et 1 350 dollars) en liquide détenus par un commerçant libanais du nom de H. Hashim, et sur un second pactole de 66,958 millions F CFA (composé de 48,483 millions F CFA, 21 230 euros et 9 350 dollars) dans le magasin de son compatriote A. Soufan.
Ces sommes, selon nos informations, venaient d’être déposées auprès de ces deux hommes par M. Fall, courtier depuis 15 ans chez Batiplus. Une société implantée dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest dont le Burkina Faso et spécialisée dans les domaines juteux du fer à béton, des matériaux de construction, des BTP et autres.
Interrogé dans le régime de garde à vue par les enquêteurs, M. Fall avait révélé avoir, pendant toutes ces années, transporté et livré des milliards de cash. Selon nos informateurs, ces sommes exorbitantes étaient extraites de la comptabilité traçable de Batimat et Batiplus, appartenant aux frères M. Hassan et M. El. Fares, une fratrie libanaise dont l’un des membres, Hassan Fares, fut inculpé, emprisonné en 2006 et soupçonné d’avoir blanchi plusieurs milliards de francs CFA.
D’après toujours nos interlocuteurs, le neveu des Fares, Abbas Fawaz Loutfe, par ailleurs directeur de Batimat, est recherché par la justice des Etats-Unis. “Il est soupçonné par le Trésor américain de transporter des fonds en liquide collectés au Sénégal et destinés au Hezbollah libanais”, confient nos sources.
Et c’est justement dans le cadre de ce dossier, renseignent nos interlocuteurs, que le FBI a envoyé l’un de ses officiers au Sénégal, dès que l’ambassade américaine à Dakar a appris la saisie, par les gendarmes sénégalais, du cash appartenant au groupe Fares. “L’orchestrateur de cette mafia du cash n’est autre que le nommé Ch. Ch. Samra, Directeur général de Batiplus. L’enquête de la justice sénégalaise a établi que celui-ci a décaissé, au vu de seulement 65 reçus sur plusieurs centaines, des fonds s’élevant à plus de 2,8 milliards de francs CFA.