Son assassinat aurait pu passer pour un simple règlement de comptes entre révolutionnaires, comme les peuples en oublient tant. Mais le charisme et la profondeur de son discours avaient fait de Thomas Sankara un pur héros panafricaniste. C’est donc toute la jeunesse africaine qui risquerait de s’approprier ce procès, s’il se tenait. Car, c’est une des pires tragédies de l’histoire de l’Afrique indépendante qui s’était jouée, ce 15 octobre 1987, à Ouagadougou.
« Attentat à la sûreté de l’Etat », « complicité d’assassinat », « complicité de recel de cadavres » ! Blaise Compaoré vient d’être renvoyé devant un tribunal militaire de Ouagadougou, avec des charges extrêmement lourdes, pour l’assassinat de Thomas Sankara. Y-a-t-il seulement une chance que ce procès se tienne enfin, en présence de l’intéressé, actuellement en exil en Côte d’Ivoire ?
Il faut croire que la justice burkinabè est allée plus vite que Roch Marc Christian Kaboré. Comme si celle-ci avait, à dessein, court-circuité le chef de l’État, qui s’était engagé, durant la dernière campagne présidentielle, à faciliter le retour d’exil de Blaise Compaoré, au nom de la réconciliation nationale. Mais certains se souviendront aussi d’avoir entendu le même président du Faso dissocier ladite réconciliation de la justice.... suite de l'article sur RFI