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Réconciliation nationale : les cinq maux diagnostiqués par Zéphrin Diabré

Publié le jeudi 15 avril 2021  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Le ministre d`Etat, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale installé
Le Secrétaire général du gouvernement Stéphane Wenceslas Sanou a procédé ce matin à l’installation du ministre d’Etat auprès de la présidence du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré .
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Nommé ministre d’Etat auprès du président du Faso, chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, le 10 janvier 2021, Zéphirin Diabré a embrassé ses responsabilités à travers une série de rencontres des différentes composantes de la société civile. Le 4 mars 2021, il avait, au cours d’une conférence de presse, décliné les cinq maux qui pourraient être pris en compte dans le processus.

Depuis la formation du premier gouvernement du second quinquennat du président du Faso, le ministre d’Etat auprès du président du Faso, chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré, est apparu comme celui qui a le plus multiplié les actions dans son département. Dès les premiers moments de sa prise de fonction, il a pris son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des différentes composantes de la société burkinabè pour expliquer le chantier de la réconciliation nationale et recueillir des conseils. Des leaders coutumiers et religieux aux anciens chefs d’Etat en passant par les associations de victimes et autres, il n’aura laissé personne en marge de ses consultations. Avant que la feuille de route de la réconciliation nationale ne soit effective, le ministre Diabré s’était adressé aux hommes de médias pour donner une lecture de son champ d’actions, le 4 mars dernier.

« La question de la réconciliation nationale, qui est devenue de nos jours une grande priorité du Président Kaboré, tire sa justification dans un passé lointain de l’histoire du pays, mais aussi dans une actualité récente marquée par des crimes, de violations de droits, de conflits divers, de ressentiments d’injustice et de frustrations qui ont opposé des Burkinabè à d’autres Burkinabé ou à l’Etat », avait-il déclaré. Il avait indiqué que le chantier de la réconciliation nationale au Burkina Faso s’articulait autour des cinq problèmes. Les premiers maux, d’ordre politique, avait-il dit, sont relatifs à la conquête du pouvoir ou à sa gestion qui ont engendré des crimes de sang, des atteintes à l’intégrité physique, des destructions de biens d’autrui. « Sont issus de cette situation, les dossiers emblématiques (Thomas Sankara, Norbert Zongo) et les dossiers des crimes autour des différents coups d’Etat que notre pays a vécus, des épisodes sanglants sous le CNR ou le Front populaire, de l’insurrection populaire de 2014 et du coup d’Etat de 2015, entre autres », avait détaillé le ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale. Dans cette catégorie, avait-il précisé, le HCRUN a reçu 145 dossiers de crimes de sang, 106 cas d’atteinte à l’intégrité physique.

« Situation d’exil politique »

« Les destructions des biens des citoyens pendant l’insurrection sont à reverser dans cette catégorie. Ces épisodes politiques ont aussi engendré des situations d’exil politique, dont celui de deux anciens chefs d’Etat », avait ajouté Zéphirin Diabré. Le deuxième type de maux se recrute dans les différents conflits communautaires qui ont endeuillé des familles burkinabè. Dans cette catégorie, neuf types de conflits allant du statut de la terre aux appartenances communautaires ont été répertoriés. « Une enquête de ministère de la Justice et des Droits humains en 2018 dénombrait 1321 conflits agro pastoraux, 169 conflits de chefferie coutumière, 1671 conflits fonciers, 33 conflits inter ou intra religieux; 41 conflits exploitants miniers/population ; 67 conflits politiques locaux. Ces conflits communautaires posent de graves problèmes de réconciliation qui, s’ils ne sont pas résolus, vont continuer à miner notre cohésion à la base, donc à détruire les fondements de notre nation par le bas », avait énuméré le conférencier. Le troisième problème qui invite à une réconciliation est inhérent au terrorisme qui, selon Zéphirin Diabré, « a entrainé une communautarisation de la sécurité et s’est traduite parfois par des conflits entre groupes d’autodéfense ». Le quatrième problème est à rechercher dans les conflits entre l’Etat et ses administrés. « La gestion des carrières individuelles ou la mise en œuvre de certaines réformes, ont engendré des frustrations et des mécontentements chez des individus ou des groupes d’individus. Sur les 5600 dossiers reversés au HCRUN, plus de 4800 dossiers concernent ce volet de la réconciliation et portent sur des brisements de carrières, des refus d’avantages dus, des licenciements abusifs individuels et collectifs, des règlements judiciaires non soldés », avait relaté le ministre d’Etat.

Une stratégie nationale

Le cinquième problème qui nécessite une réconciliation se rapporte à un ressenti de la gouvernance globale de l’Etat, notamment dans ses dimensions de gestion du développement et d’administration de la justice. « Contrairement donc à la situation de certains pays, le Burkina n’a pas un problème de réconciliation, mais plusieurs problèmes de réconciliation qui touchent tous les aspects de notre vie en commun », avait-il souligné lors de sa conférence de presse. Comment mettre en œuvre le processus de réconciliation nationale ?

Le ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale avait évoqué la mise en œuvre de la Stratégie nationale de réconciliation (à écrire), la Stratégie nationale de cohésion sociale (déjà amorcée), et celle nationale de lutte contre l’extrémisme violent (également amorcée).

Pour les actions urgentes à entreprendre, il avait cité, entre autres, la nécessité de travailler à créer un large consensus national sur la réconciliation et la vision et la démarche du gouvernement, de faire le bilan de l’action du HCRUN pour établir les avancées et les dossiers en souffrance et décider des voies et moyens d’accélérer leur traitement et d’organiser des concertations décentralisées (soit régionales, soit provinciales, soit communales soit le tout à la fois) pour continuer le recensement des problèmes…

Une synthèse de Karim BADOLO
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