Nous l’avons inauguré en grande pompe en présence du Président du Faso, du Premier ministre, du Ministre de la Santé et du haut gratin de la république. Nous avons félicité la nation de s’être dotée enfin d’un centre de radiothérapie.
Cependant, au-delà du folklore, ce que révèle le nouveau centre de radiothérapie n’est autre que notre misère organisationnelle et notre incapacité à la réflexion pour doter notre pays d’une stratégie de développement.
En effet, les bonnes pratiques auraient voulu que ce centre soit fonctionnel avant d’être inauguré en grande pompe.
Mais c’est après l’inauguration du centre dont la construction a commencé il y a de cela deux ans que nous réfléchissons à la manière de l’administrer ; à la tarification ; aux personnels qui doivent le faire fonctionner ; à la maintenance … jusqu’à ce que je me pose la question si nous avons les compétences requises pour faire fonctionner ce centre. Je laisse chacun juger de cela, car les mots que je pourrai utiliser risque de ne pas être aimables.
Les Quatari devraient se dire : “voilà encore des miskine qui sont incapables même de faire fonctionner un centre qu’on leur a offert.”
Je rêve du jour où nous aurons notre propre stratégie de développement de manière générale, mais dans la santé particulièrement. Une stratégie qui anticipe et qui intègre même les urgences dans un plan global de développement.
Une stratégie sur laquelle les partenaires viendront se greffer pour nous accompagner dans nos visions et dans nos priorités. Car de ce que je vois aujourd’hui, les uns et les autres sont motivés par des per diem, et non par une vision stratégique de développement.
Dr Arouna Louré