Démission du président du Mouvement AGIR Ensemble : une mise au point de la direction du parti de Kadré Ouédraogo faite sous haute surveillance policière
Les responsables du Mouvement AGIR Ensemble ont animé, ce mercredi 31 mars 2021, une conférence de presse pour se prononcer sur la vie du parti. Mais, cette rencontre avec les journalistes s’est faite sous surveillance policière, non pas à cause de la situation d’insécurité du pays, mais, à cause d’une dizaine de militants qui manifestaient au même moment pour exiger le départ du président Boubacar Diallo.
Le torchon brûle, depuis quelque temps, au sein du Mouvement Agir ensemble pour le Burkina, le parti qui a porté la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo, arrivé en 4ème position à la présidentielle du 22 novembre 2020. Le 27 mars 2021, des militants, au cours d’une conférence de presse, ont décrié la gestion de leur président, Aboubacar Diallo. Ils reprochent à ce dernier de ne pas être rassembleur. Autre élément décrié, la prise de sanctions contre un certain nombre de militants. « Les personnes qui ont été sanctionnées sont celles qui étaient déterminées à travailler dans la transparence. Elles ont demandé plusieurs fois au président du parti de leur dire dans quel sens va le parti. Malheureusement, il est incapable de le faire. Les rapports financier et matériel n’ont pas été faits depuis la fin des élections. Actuellement, nous ignorons tout sur la gestion du parti », déplore l’un des conférenciers.
En choeur, ces plaignants avaient demandé « purement et simplement » la démission de leur président.
En réponse à cette sortie médiatique, les premiers responsables ont aussi organisé une conférence de presse ce mercredi 31 mars 2021 pour « se prononcer sur la vie du parti ». Sur la question des sanctions qui n’obéiraient pas aux textes du Mouvement, le président Boubacar Diallo, dira qu’elles ont été prononcées à l’encontre de militants coupables de manquements graves à leurs textes. Ces sanctions, a-t-il martelé, ont été prises en toute transparence et ont été largement approuvées par les participants à la session organisée à cet effet. « Une large concertation sur le compte-rendu a permis sa validation par la grande majorité. Il ne peut donc pas souffrir d’aucune contestation, à moins de vouloir imposer la dictature de la minorité sur la majorité, qui est d’ailleurs si écrasante. »
Cette mise au point a été faite en présence des protestataires qui ne se sont pas privés de manifester au cours de cette conférence de presse sous surveillance policière, les premiers responsables du parti ayant certainement senti que les choses pouvaient dégénérer à tout moment. Ils n’ont, en réalité, pas eu tort de prendre des dispositions sécuritaires, car les croquants se sont fait entendre au même moment que les conférenciers du jour. Une dizaine environ, avec des pancartes en main, visiblement très remontés, ils réclamaient « la tête » du président Diallo.
« Il n’est pas rassembleur, s’il te croise aujourd’hui, demain il ne te reconnaît pas », s’est plaint un des manifestants. « Même le courant, il n’est pas capable de payer, le simple thé même il ne peut pas payer pour quelqu’un », lance un autre. Aux forces de l’ordre en place, ils ont même demandé à ce qu’ils vident les lieux, précisant : « c’est les Diallo nous voulons, ils ne sortiront pas ici ».
La rencontre a été, tant bien que mal, conduite jusqu’à son terme, mais le président du parti, Boubacar Diallo a dû regagner son véhicule sous escorte policière.