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Relations ivoiro-burkinabé : les commissions en charge des frontières des deux pays sensibilisent les populations frontalières

Publié le vendredi 26 mars 2021  |  aOuaga.com
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© Autre presse par DR
Relations ivoiro-burkinabé : les commissions en charge des frontières des deux pays sensibilisent les populations frontalières au vivre ensemble
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Le Secrétariat Exécutif de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire (SE-CNF CI) et le Secrétariat Permanent de la Commission Nationale des Frontières du Burkina Faso (SP-CNF) ont initié une campagne conjointe de sensibilisation dans les localités frontalières des régions du sud-ouest du Burkina et du Bounkani à la cohabitation pacifique et au vivre ensemble.



Cette caravane conjointe a sillonné du 16 mars au 20 mars 2021 les villages frontaliers de Bahéldouo, Mossibougou, Naasar Tenga au Burkina Faso et Doropo et Kalamon en Côte d’Ivoire.

Ces villages frontaliers ont en commun les difficultés liées à l’insécurité, aux conflits fonciers, aux entraves à la libre circulation des personnes et des biens, à l’accès aux infrastructures socio-éducatives de base qui entament la qualité de la vie quotidienne de leurs habitants.

Les séances de sensibilisation ont mis à contribution les autorités administratives locales des deux pays amis. Il s’agit de ZONGO Wendinmanegdé Emmanuel, Gouverneur de la région du sud-ouest du Faso et Kpan Droh Joseph, Préfet de la région du Bounkani épaulés par les sous préfets et le préfet de Doropo ainsi que les hauts commissaires et préfets de la région du sud-ouest du Burkina Faso.

Au cours des séances de sensibilisation, les deux autorités ont embouché la même trompette. Après avoir réitéré la volonté des deux pays d’œuvrer en faveur de la consolidation des liens fraternels entre les deux peuples aux frontières, elles ont, de façon commune, lancé des messages de paix, de solidarité et de cohabitation pacifique pour un vivre ensemble harmonieux aux populations.

Pendant trois jours (du 16 au18 mars 2021), respectivement dans les villages de Baheldouo , Mossibougou et Naasar Tenga à la frontière Burkina -Côte d’ivoire où les populations se disputent l’appartenance desdits villages au profit de l’un ou l’autre État, les deux autorités ont, tour à tour, rassuré les populations en ces termes : « En attendant la fin des activités de démarcation dans trois ans, nous ne devons pas remettre en cause les liens fraternels entre les deux peuples. Vous devez vivre dans la cohésion et accueillir les projets de développement que les deux États pourraient réaliser conjointement en votre faveur. » a affirmé le gouverneur de la région du sud-ouest du Burkina Faso.

Et de poursuivre : « Vous êtes et vous restez des frères et des sœurs. Détournez-vous de la violence et usez régulièrement du dialogue, de la concertation et du recours à l’arbitrage des autorités administratives pour résoudre vos différends. Si après la démarcation, votre village appartient à la Côte d’Ivoire ou au Burkina Faso, vous auriez au moins vécu paisiblement et bénéficié des actions de développement que chaque État aura posées » a-t-il conclu sur la question.



A sa suite, M. Kpan Droh Joseph, préfet de région du Bounkani a renchéri : « En plus de ce que mon frère vient de dire, je voulais vous exhorter à vous impliquer véritablement dans la réalisation des projets qui viendront combler vos besoins socio-éducatifs de base » .

En outre, dans le village de Naasar Tenga, les deux autorités ont invité les orpailleurs à rendre légales leurs activités. Cela, « afin d’aider l’État à avoir les ressources nécessaires pour la construction des infrastructures socio- économiques de base dont vous avez besoin » a soutenu M. Kpan Droh Joseph sous le regard approbateur du gouverneur du sud-ouest.

Pour leur part, les sous préfectures ivoiriennes de Doropo et Kalamon ont accueilli les délégations des deux États le vendredi 19 et le samedi 20 Mars 2021. Comme dans les précédentes rencontres, les deux autorités administratives ont lancé des messages de paix, de solidarité et de cohésion sociale aux populations. Bien que reconnaissant aux deux États pour leurs actions communes de paix, les populations rencontrées ont tenu à exprimer leurs différentes préoccupations qui se résument à la création d’écoles et de centres de santé dans leur village, l’ouverture des frontières terrestres, aux entraves à la libre circulation des personnes et des biens aux frontières, aux conflits créés par la transhumance et les dégâts de culture et aux tracasseries et rackets qu’elles subissent de la part des forces de défense et de sécurité des deux pays.

A en croire M. Ouattara Siédou chef du village de Kalamon situé à un jet de pierre du Burkina Faso, le manque d’école et de centre de santé explique principalement que les populations ivoiriennes soient obligées d’aller se soigner et d’inscrire leurs enfants au Burkina Faso. Cela du fait de la proximité de ces structures situées au Burkina Faso comparativement aux lieux d’implantation de celles situées en Côte d’Ivoire. Il a déploré que cette situation les oblige régulièrement à être l’objet de rackets sur les pistes par les forces de sécurité burkinabè, et soit à l’origine de conflits. Il a terminé en plaidant auprès de l’État de Côte d’Ivoire pour le reprofilage de la voie Doropo -Kalamon, longue de 15 km.

Au terme des échanges, les deux autorités ont, à tour de rôle, appelé leurs administrés à entretenir une franche collaboration avec les autorités préfectorales en vue de les informer régulièrement des problèmes qu’ils rencontrent, notamment les cas de rackets et autres abus dont ils pourraient être victimes. « Cela nous permettra, mon frère et moi, de prendre les mesures appropriées en temps réel. Car la population a besoin d’être protégée par les forces de l’ordre », a reconnu M Kpan Droh Joseph.

Le préfet de région a ensuite expliqué la décision de fermeture des frontières terrestres qui est une préoccupation plusieurs fois soulevées : « comme vous le savez, c’est la situation de la covid 19 de plus en plus alarmante qui a amené les États à prendre la décision de fermeture des frontières pour protéger la population contre cette pandémie. Par exemple hier (ndlr : 18 mars 2021), la Cote d’Ivoire a enregistré 641 cas de personnes atteintes de covid-19 . Moi-même qui vous parle, j’ai perdu un de mes amis qui était atteint de cette maladie. La Côte d’Ivoire et le Burkina sont membres du Conseil de l’Entente. Ils pourront prendre ensemble, le moment venu, la décision d’ouverture des frontières terrestres. Pour le moment, nous vous exhortons au respect de la décision de fermeture et des gestes barrières pour vous protéger ».

Au total, messieurs ZONGO Wendinmanegdé Emmanuel, Gouverneur de la région du Sud-Ouest du Faso et Kpan Droh Joseph, Préfet de la région du Bounkani ont pris le ferme engagement, chacun en ce qui le concerne, d’œuvrer auprès de leurs mandants pour apporter des réponses appropriées et durables aux différentes préoccupations soulevées par les populations frontalières des deux pays.

Il convient de noter qu’au cours des séances de sensibilisation qui ont bénéficié de l’appui financier du projet d’appui au Programme Frontière de l’Union Africaine (GIZ/PFUA), monsieur Diakalidia Konaté le Secrétaire Exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (SE-CNFCI) n’a pu effectuer le déplacement pour raison de deuil national. Il a été représenté par monsieur COULIBALY Abdramane, Coordonnateur Technique chargé des études, de la planification, des stratégies et de la documentation.



Cyprien K. avec Sercom
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