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Alpha Barry à propos de Hamed Bakayoko : « Avec lui, on réglait parfois les problèmes des deux pays par téléphone »

Publié le vendredi 12 mars 2021  |  Sidwaya
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© aOuaga.com par A. O.
Don de livres du ministre des affaires étrangères Alpha Barry à l’académie de police de Pabré 
Lundi 10 juin 2019. Pabré. Le ministre des affaires étrangères Alpha Barry offre des livres à l’académie de police de Pabré 
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«Comme l’a dit le président du Faso dans son hommage, le Premier ministre Hamed Bakayoko est un grand ami du Burkina Faso et donc son décès est une grosse perte pour notre pays. C’est un ami du Burkina Faso, parce qu’il était très attaché à notre pays pour y avoir fait ses études universitaires. Il avait gardé des liens forts d’amitié et de fraternité et à chacune de ses visites, il rassemblait tous ses amis d’université autour de lui, il rendait visite aux uns et aux autres. Je peux même vous dire que lors du sommet du TAC 2017, il est allé retrouver le célibaterium où il a habité lorsqu’il était étudiant et il avait promis de faire venir ses enfants afin qu’ils visitent cette maison qui n’a rien à avoir avec les conditions dans lesquelles ses enfants sont aujourd’hui. Il était donc profondément lié au Burkina Faso et à ses dirigeants.

C’est un grand ami du président Roch Marc Christian Kaboré, un grand ami et frère pour moi. Nous avions des relations très profondes et c’est pourquoi je suis très touché par cette disparition qui me trouble, me bouleverse et me dévaste.

Hamed Bakayoko était un homme d’Etat avec qui on réglait les problèmes des deux pays parfois par téléphone. Même pour des questions de frontières, je lui passais un coup de fil, il regardait et me revenait avec la réponse et le problème était réglé. Lorsque la carte de séjour posait problème en Côte d’Ivoire, je suis allé le voir quand il était ministre de la Sécurité et il a réglé le problème. Pour tout ce qui concernait le Burkina Faso, on pouvait compter sur lui. C’est pourquoi pour nous, c’est une grosse perte.

J’ai appris sa mort par des coups de fil. Je n’en croyais pas et j’ai dû moi-même appelé son frère qui était en Allemagne avec lui, mais aussi certains proches qui ont confirmé la nouvelle. Je suivais au jour le jour son état de santé, j’étais en contact permanent avec ses parents et frères. Lui-même, depuis qu’il était allé en Europe pour ses soins, on a échangé deux fois au téléphone et régulièrement on échangeait par des messages écrits, jusqu’à un moment où cela devenait difficile. Mais je continuais à prendre de ses nouvelles. J’imagine que c’est une grosse perte pour la scène politique ivoirienne parce que c’est quand-même un Premier ministre, député, maire d’une commune, membre important du parti au pouvoir, mais je ne pourrai pas en dire plus.

Je retiens de lui, l’image d’un homme simple, bon, généreux et disponible, fidèle dans ses amitiés, toujours prêts à faire plaisir aux autres. D’ailleurs en janvier dernier, il m’avait appelé de venir passer quelques jours à Abidjan parce qu’il estimait que cela faisait longtemps qu’on ne s’était pas retrouvé. Il me disait que les élections sont finies au Burkina Faso, que je n’ai plus de prétexte et qu’il m’attendait à Abidjan.

Il aimait inviter les gens à venir chez lui à Assini. Même s’il n’était pas là, il mettait tout à leur disposition. Je me souviens, lorsqu’il est venu pour l’investiture du président Roch Marc Christian Kaboré en décembre 2015, il a été accueilli par le ministre de l’Administration territoriale sous la Transition qui lui disait qu’il n’avait jamais mis les pieds à Abidjan. Il a sorti sa carte de visite, il y a écrit son numéro direct et lui a dit de l’appeler s’il veut venir à Abidjan et qu’il s’occupera de tout son séjour. C’était cela, Hamed. Il était toujours serviable, disponible, généreux. Par un seul geste, il pouvait changer la vie de quelqu’un. Une fois lors d’un TAC à Yamoussokro, il m’a amené manger dans un petit maquis. Après avoir mangé, nous avions apprécié la nourriture. Il leur a demandé de faire le point de ce qu’ils veulent que ce maquis devienne pour qu’il leur donne les moyens pour investir davantage. C’était ça l’homme, toujours au contact des gens, connu de tous dans tous les étages de la vie sociale des chefs d’Etat aux simples gens en passant par les artistes, les footballeurs. C’était simplement un homme de contact ».

Propos recueillis par Souaïbou NOMBRE
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