Le barrage Oumarou Kanazoé situé à Dourou, à environ 25 km de la commune Yako, nourrit de nombreuses familles venues de plusieurs localités. Mais la survie de la retenue d’eau est compromise par l’ensablement et de hautes herbes.
Plusieurs activités sont pratiquées au barrage du feu Oumarou Kanozoé situé à Dourou dans la province du Passoré.
L’ouvrage hydraulique, de l’ex opérateur économique du pays et natif de la localité, est long de 4 200 mètres attire beaucoup de pécheurs. Parmi ces activités, figure la pêche méconnue du grand public pourtant rentable.
Organisés en groupements, ces «professionnels de l’eau» sont installés depuis des années à Dourou et font le commerce du poisson. Selon l’un d’eux, Bakary Sanou, marié et père de 3 enfants, un cultivateur venu de Bobo-Dioulasso, soutient que la pêche est devenue presque difficile sur le barrage avec l’inauguration officielle de celui de Samandeni, dans la région des Hauts-Bassins.
«Je suis venu ici, il y a 3 ans. J’ai commencé l’activité en 2012. Sinon auparavant j’étais un cultivateur», a-t-il raconté.
M.Sanou a précisé qu’il arrive à subvenir aux besoins de sa famille avec son activité de pêche. Comme lui, le jeune Sidiki Tarbagdo, originaire de la province de la Sissili qui évolue depuis une vingtaine d’années dans le métier dit assurer la scolarité de ses 4 enfants grâce à son travail.
Du poisson pêché au barrage de Dourou.
«C’est à 4 heures du matin que nous partions installer nos pirogues dans l’eau. On revient entre 3 heures et 4 heures du matin pour chercher les filets à l’aide des pirogues», a-t-il confié.
A en croire, Adjara Tonsa, l’épouse de M. Tarbagdo, elle se bat chaque jour pour la conservation et la vente du poisson. «Lorsque mon mari revient de l’eau, je l’aide à arranger le poisson, pendant qu’il se repose», a-t-elle ajouté. Mme Tarpargdo a déploré également la qualité des espèces de poisson qui sont trop «petites» dans le barrage.
Adjara Sankara, une grossiste venue de Pougyango, à 11 km du barrage relate que chaque matin, elle se rendre sur la digue pour chercher son poisson.
A l’entendre, elle le fait frire avant de le mettre à la disposition de ses clients.
Selon Karim Sawadogo, tous les jours ne sont pas propices à la pêche.
«Je vends le kilogramme de sardine à 800 FCFA. Souvent, je prends jusqu’à plus de 100 kilogrammes. Ma seule difficulté c’est la conservation surtout pendant la saison pluvieuse, une période durant laquelle le poisson pourrit vite», a-t-elle déploré.
D’après le patriarche des pêcheurs installés sur la digue du barrage, Karim Sawadogo, les poissons sont beaucoup consommés dans les ménages de la localité et vendus au- delà de la région.
Pour lui, une bonne partie des grossistes viennent de Ouahigouya, de Kaya, de Ouagadougou et de la commune de Arbollé et du Passoré. M. Sawadogo s’est appesanti sur certaines difficultés telles que la présence de hautes herbes qui impacte négativement la pêche dans plusieurs endroits du barrage.
De hautes herbes occupant une bonne partie du barrage du Dourou.
«Notre principale difficulté c’est l’herbe, les serpents et les crocodiles détruisent les filets et nous menacent parfois. En plus, le poisson s’y cache rendant ainsi le travail plus complexe», a-t-il conclu.