Dans ce communiqué, rendu public ce jeudi 18 février 2021, le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance de Bobo-Dioulasso, Roger-André Zoungrana, donne les raisons qui ont prévalu à l’arrestation du maire de l’arrondissement 7 de la ville de Bobo-Dioulasso, Herman Sirima, et de deux autres personnes.
« Suite à des dénonciations de personnes désirant garder l’anonymat, faisant état de ce que des individus s’adonnaient depuis un certain temps à des ventes illégales de parcelles à l’arrondissement N°7 de Bobo-Dioulasso, le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso faisait procéder à la vérification du caractère sérieux des faits allégués. Des renseignements reçus, il est ressorti qu’un groupe d’individus dont des autorités communales de l’arrondissement N°7 identifiait dans un premier temps des parcelles fictivement attribuées ou sans attributaire connu, puis persuadait les « acquéreurs » de l’existence d’une opération future de retrait desdites parcelles en vue de les leur réattribuer et percevait auprès de ces « acquéreurs » d’importantes sommes d’argent.
Sur la base de ces renseignements, le Procureur du Faso saisissait par soit-transmis du 29 janvier 2021 le Commissaire central de police de Bobo-Dioulasso aux fins d’ouverture d’une enquête judiciaire.
Les investigations ont abouti à l’arrestation et à la garde-à-vue de trois personnes dont Monsieur SIRIMA Saferma Herman, Maire de l’arrondissement N°7. Ces personnes ont été déférées le 10 février 2021 et une information judiciaire pour stellionat aggravé, stellionat simple, trafic d’influence, délit d’apparence, acceptation de cadeaux indus et blanchiment de capitaux a été immédiatement ouverte contre elles au cabinet du Juge d’instruction du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des infractions économiques et financières et de la criminalité organisée du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso. Après leur mise en examen pour les infractions suscitées, le Juge d’instruction les a placées en détention provisoire le même jour.
Tous les Maires ayant la qualité d’officier de police judiciaire aux termes de l’article 241-5 du code de procédure pénale et conformément à la procédure applicable en la matière, une requête a été initiée à l’attention de la Cour de Cassation pour la désignation de la juridiction qui sera chargée de poursuivre la procédure. Mais en attendant cette désignation, le Juge d’instruction saisi continuera les investigations.
Le Procureur du Faso remercie tous ceux dont le travail de dénonciation a permis d’initier cette procédure et invite par la même occasion toute personne détentrice d’informations relatives à cette affaire ou à toute autre infraction économique et financière à les porter à sa connaissance ou à celle d’une unité de police judiciaire. »