Le solde de la balance des paiements du Burkina Faso est ressorti excédentaire de 67,405 milliards de FCFA (101,107 millions d’euros) au titre de l’année 2019, selon les données du Comité de la balance des paiements de ce pays.
Il faut noter cependant que le solde dégagé en 2018 était beaucoup plus important, se situant à 116,286 milliards de FCFA, soit une baisse de 48,881 milliards de FCFA. Le solde de la balance des paiements dégagé a eu lieu dans un contexte marqué au Burkina Faso par une croissance de 5,7% du produit intérieur brut (PIB) réel, après 6,7% en 2018. Cette décélération de la croissance est imputable au secteur primaire (croissance en baisse de 7,6 points de pourcentage pour se situer à +0,6%), notamment la production céréalière qui a enregistré une baisse de 4,7%, après une hausse de 27,5% en 2018. Quant au déficit du compte des opérations courantes, il s’est réduit de 62,342 milliards de FCFA pour se situer à 306,921 milliards de FCFA en 2019. « Cette évolution favorable du solde courant reflète celle de l’ensemble de ses sous comptes (atténuation des déficits de la balance des biens et services et accroissement de l’excédent du compte du revenu secondaire), à l’exception du compte du revenu primaire dont le déficit s’est creusé », explique le Comité de la balance des paiements.
La balance commerciale du Burkina s’est améliorée de 53,201 milliards de FCFA (+33,0%), suite à une augmentation des exportations plus forte que celle des importations. Le déficit de la balance des services s’est, de son côté, accentué de 2,8% en lien notamment avec la hausse des importations de services de transport, dictée par l’accroissement des importations de marchandises. Le solde déficitaire du compte du revenu primaire s’est aggravé de 32,499 milliards de FCFA (-12,2%), en relation avec la progression des revenus nets payés aux non-résidents en rémunération des investissements (+44,048 milliards), en dépit des paiements nets excédentaires aux résidents au titre de la rémunération du travail (+12,431 milliards).
Sous l’effet notamment de la progression de l’aide d’assistance et de secours d’urgence mobilisée par l’Etat burkinabé, le compte du revenu secondaire s’est amélioré de 56,157 milliards en ressortant excédentaire de 318,002 milliards de FCFA. Le compte de capital a, quant à lui, affiché un solde excédentaire de 125,931 milliards, en diminution de 49,906 milliards par rapport à 2018, soit un repli de 28,4%. Selon le Comité de la balance des paiements, ce repli est imprimé notamment par la baisse des transferts en capital sous forme de dons projets (-50,618 milliards, soit -41,4%) au profit de l’Administration publique burkinabé.
Concernant le compte financier, les données du Comité indiquent qu’il a dégagé des entrées nettes de 252,596 milliards de FCFA, après 313,216 milliards de FCFA en 2018, soit une diminution de 60,620 milliards de FCFA (-19,4%). Cette situation découle d’une baisse des entrées nettes au titre de l’ensemble de ses sous-composantes. Du fait des évolutions ci-dessus, le Comité de la balance des paiements avance que les actifs extérieurs nets de la BCEAO se sont réduits de 231,409 milliards en 2019 et ceux des autres institutions de dépôts se sont accrus de 298,814 milliards. Il en résulte un accroissement des actifs extérieurs nets du Burkina Faso de 67,405 milliards, correspondant au solde global de la balance des paiements.
Par contre, la position extérieure globale est ressortie débitrice de 3.994,506 milliards contre -3.790,032 milliards un an plus tôt, soit une détérioration de 5,4%, consécutive à un gonflement du stock de passifs plus important que l’augmentation du stock d’actifs financiers.