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Le journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss: Le chemin de croix d’un prisonnier politique

Publié le samedi 30 janvier 2021  |  NetAfrique.Net
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© Autre presse par DR
Le journaliste Adama Ouédraogo
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Le journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss vient de publier un livre depuis la prison.

Préface :
Bâtonnier Mamadou SAVADOGO
Adama OUEDRAOGO dit Damiss
Le chemin de croix d’un prisonnier politique.

Il y a trois intérêts à lire ce livre de OUEDRAOGO Adama dit Damiss, journaliste, qui s’essaye encore une fois à l’écriture sociopolitique.
Le premier est une violente charge contre le procès organisé à la suite du putsch manqué du 16 septembre 2015, qui a conduit le général Diendéré et ses co-accusés, dont l’auteur, devant le Tribunal militaire.
OUEDRAOGO Adama y recense (toutes?) les incohérences de l’instruction, du jugement et du verdict rendu par ce tribunal. Bien entendu, c’est une plaidoirie Pro domo, tel Cicéron devant les pontifes.
Damiss est d’abord l’avocat de sa propre cause, et cela est bien naturel. Mais sa dénonciation de la justice à géométrie variable, la justice à la tête du client, l’application des règles sur la base du deux poids deux mesures, dépasse sa propre personne et son propre cas.
La vérité, c’est qu’il faut refonder la justice burkinabè, voire la société burkinabè, qui souffre du népotisme, du trafic d’influence et de l’affairisme dans tous les secteurs de la vie sociale.
Nous fermons les yeux quand il s’agit de nos amis, mais dénonçons avec force lorsque les mêmes faits sont commis par des personnes qui ne présentent pour nous aucun intérêt.
La République doit être fondée sur l’égalité de tous devant la loi.
Le second intérêt de ce livre est de faire connaître un homme et un journaliste.
Car en effet c’est ce journaliste qui, lorsque le pays s’enflamme en 2011 avec les mutineries, se présente seul à la caserne Naaba Koom, haut lieu de la rébellion, pour chercher l’information, risquant ainsi sa vie.
C’est ce même journaliste qui, lorsque les djihadistes attaquent le café Aziz Istanbul en 2017, se transporte immédiatement sur les lieux, alors que l’écho des rafales de mitraillettes ne s’est pas encore estompé, pour rechercher l’information.
C’est ce même journaliste encore qui, le 16 septembre 2015, s’est transporté d’abord au palais de Kosyam, puis au Camp Naaba Koom, pour rechercher l’information sur ce qui semblait être un coup d’État.
Dans les deux premiers cas, on loue un homme courageux, un professionnel exemplaire. Dans le dernier cas, on dénonce un putschiste à condamner.
Il y a, enfin, un troisième intérêt à lire ce livre, même si cet intérêt ne lui est pas propre: c’est la peinture de la nature humaine, faite de méchanceté gratuite, d’hypocrisie, de narcissisme des uns, mais aussi de bonté, de sollicitude et de charité des autres.
En témoignant de tout cela, OUEDRAOGO Adama fait œuvre utile. Pour nous, gens d’aujourd’hui, afin de nourrir notre réflexion et, peut-être, de nous remettre en cause. Mais aussi, et surtout, pour les générations futures, auxquelles tous les témoignages sont destinés.
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