Le carnet d’audiences du président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, était chargé ce mardi 26 janvier 2021. Il a reçu tour à tour les anciens présidents de l’Assemblée nationale et des sénateurs français.
La délégation des anciens présidents de l’Assemblée nationale était conduite par Mélégué Maurice Traoré. Les anciens tenants du perchoir ont voulu par cette visite féliciter Bala Sakandé pour sa réélection comme député. Il a été aussi question de la vie interne au sein du Parlement. « L’Assemblée nationale au Burkina Faso depuis 1990 est en renouveau continuel. A chaque étape, il y a toujours de nouveaux éléments qui améliorent les performances de l’institution Parlementaire. Naturellement, nous avons abordé la question du règlement. Le nouveau règlement doit être examiné par le Conseil constitutionnel. Mais, nous avons rappelé que pendant les trois premières Républiques, il n’y avait pas de contrôle de constitutionnalité des règlements. Quand le règlement était adopté, on le mettait en application. On avait hérité ça de la 4e République française, qui était que quand il y avait contradiction, c’est la constitution qu’on révisait, ce n’était pas le règlement ».
Les hôtes du chef du Parlement burkinabè disent avoir aussi abordé la question des statuts des anciens présidents de l’Assemblée nationale et des anciens Premiers ministres. « C’est un débat qui date des années 2010. C’est un texte qui avait été examiné sous le président de l’Assemblée nationale à l’époque, Roch Kaboré. Le texte avait été envoyé au gouvernement qui avait remis son ok. C’est en décembre 2012 que ça a raté. Aujourd’hui, le texte peut être discuté par l’Assemblée, il n’a pas besoin de retourner au gouvernement », a confié Mélégué Maurice Traoré, à la sortie de l’audience, aux hommes des médias.
Le Burkina et l’opération Barkhane
Le deuxième groupe, conduit par le sénateur Olivier Cadic n’a pas manqué, lui non plus, de féliciter le chef de l’hémicycle pour le consensus qui a prévalu à sa réélection. Avec cette délégation française, il a été aussi question de la réconciliation nationale. « Nous aussi on avait toujours à gérer ces questions de réconciliation nationale. Nous avons aussi des défis dans ce domaine dans notre pays pour que nous soyons unis. Le rôle du Parlement c’est de contrôler l’action du gouvernement, non pas pour le critiquer seulement, mais l’aider à réussir, parce que nous sommes tous engagés pour la réussite de nos pays », a indiqué le chef de la délégation.
En France, il est prévu un débat le 9 février prochain sur l’opération Barkhane. Il était donc important pour les visiteurs de savoir quelle était la perception du président de l’Assemblée nationale sur cette opération et quel l’intérêt il voit dans l’engagement de la France au côté du Burkina Faso. « Il m’a dit que le Burkina Faso doit être une digue contre le terrorisme. Il ne faut pas qu’ils passent (Ndlr : les terroristes) ici. Ce mot était très fort et il a accepté que je puisse le reprendre pour le partager au Sénat français pour montrer que nous menons un combat commun. Nous leur avons porté des coups durs durant l’année passée, et il faut impérativement qu’ils s’arrêtent, qu’ils n’aillent pas plus loin. Qu’on les repousse d’ ici, ça demande notre engagement », a affirmé Olivier Cadic.