S’il y a un ministère dont la gestion est un véritable casse-tête au Burkina de nos jours, c’est bien celui de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la ville. Tous les Burkinabè, même des enfants savent que la gestion du foncier est de nos jours un gros souci. Il suffit de faire un tour dans les zones périphériques des villes pour s’en rendre compte. Des quartiers dits non-lotis éclosent comme des poussins.
A cette pratique, s’ajoute le pillage organisé des terres avec des agences immobilières. Le phénomène né dans les communes urbaines, est en train de s’étendre à celle dites rurales. Le problème du foncier au Burkina Faso est très profond. Il faut un travail de fond, pour espérer venir à bout de la situation. Tout le monde, à commencer par le président Roch Marc Christian Kaboré en est conscient.
C’est pourquoi, au cours d’une rencontre avec les forces vives des Hauts-Bassins, il interpellait les maires et l’ensemble des décideurs à trouver la meilleure approche, pour mettre de l’ordre dans la gestion du foncier. «Il faut faire de sorte qu’il y ait une gestion transparente dans la reprise des lotissements. Autrement, attendez-vous à la furie des populations», a-t-il prévenu. Bénéwendé Stanislas Sankara, nouveau ministre chargé de la question, n’ignore pas le caractère complexe de la résolution du lotissement. En 2015, lorsqu’il partait à la conquête du fauteuil présidentiel, il avait la question de l’Habitat et de l’Urbanisme dans son programme de gouvernement.
En rappel, «Le droit au logement décent est l’un des droits inaliénables de l’Homme. C’est pourquoi une attention particulière sera portée sur cette question». Telle est la politique défendue par le candidat à la présidentielle 2015, aujourd’hui ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville.
Comme solutions, il propose entre autres un logement décent pour chaque ménage, une refonte totale de la politique des lotissements dans tous les centres urbains (audit, informatisation du fichier domanial et foncier), la construction de 25 000 HLM, la création du fonds de l’habitat, l’encadrement du prix des loyers par une loi…Avant de mettre en application ces différentes solutions, des audits devraient être organisés dans les différentes mairies qui ont eu à gérer des lotissements. A la tête de ce ministère aujourd’hui, le ministre Stanislas Sankara a donc l’occasion d’apporter sa touche à la résolution de la question foncière.
A moins que, la règle de la théorie et celle de la pratique ne soient une autre réalité pour lui. Surtout quand de «grosses têtes» sont juges et parties dans la mise en œuvre de sa politique, il va forcément se retrouver dans une impasse. Des mois et années à venir, nous permettront de comprendre si le nouveau ministre a pu sauver ce pays de cette bombe qui n’est autre que «la gestion du foncier». Vivement, que Dieu lui donne la force et lui facilite sa mission. C’est tout le pays qui en sortira grandi.