Dans un contexte d'attentes croissantes en matière d'intégration continentale, l'Afrique a commencé vendredi à commercer dans le cadre de l'accord relatif à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
La ZLECA, qui a été lancée en mars 2018 dans la capitale rwandaise, Kigali, a jusqu'à présent réuni 54 signataires membres de l'Union africaine (UA), offrant un nouvel espoir et une exaltation continentale en termes de stimulation du commerce intra-africain, et finalement de facilitation du développement et de l'industrialisation de l'Afrique. L'Erythrée est le seul pays non signataire.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui est également l'actuel président de l'UA, a souligné que l'accord de libre-échange "va fondamentalement changer" la situation économique de l'Afrique.
"La Zone de libre-échange continentale africaine va fondamentalement changer la situation économique de notre continent", a tweeté le président sud-africain.
"J'appelle les entrepreneurs de notre nation à saisir les abondantes opportunités que ce développement historique offrira pour explorer de nouveaux marchés et construire de nouveaux partenariats", a-t-il ajouté.
Selon l'UA, la ZLECA envisage l'objectif à long terme de créer un marché continental unifié.
Selon la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), l'accord de libre-échange africain a le potentiel d'augmenter le niveau du commerce intra-africain de plus de 52 % d'ici 2022.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, s'est fait l'écho des propos de M. Ramaphosa en félicitant le continent africain pour le début des échanges commerciaux dans le cadre du pacte de libre-échange continental. Il a souligné que l'accord de libre-échange renforcera l'aspiration de l'Afrique à un continent plus intégré et plus prospère.
"Félicitations à notre continent pour le début des échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECA. La nouvelle frontière pour l'Afrique est en effet l'intégration régionale, où les esprits sont ouverts aux idées et les marchés au commerce. Le commerce désamorce les relations les plus tendues et les marchés intégrés génèrent la prospérité", a déclaré M. Ahmed.
Le président du Rwanda, Paul Kagame, est un autre dirigeant africain qui a félicité le continent africain pour le début des échanges commerciaux dans le cadre du pacte de libre-échange, déclarant que "nous saluons le lancement de la ZLECA, ceux qui ont mis tout cela en place et le reste d'entre nous qui devons nous joindre à eux pour que cela fonctionne et en vaille la peine".
Les experts expriment également leurs attentes positives à l'égard de l'accord de libre-échange.
S'adressant à Xinhua jeudi, Costantinos Bt. Costantinos, professeur de politique publique à l'université d'Addis-Abeba en Ethiopie, a déclaré que le pacte de libre-échange continental est une grande initiative des gouvernements africains pour promouvoir le commerce intra-africain, et qu'à terme, il cimentera l'unité en Afrique.
M. Costantinos, qui a été conseiller économique auprès de l'UA et de la CEA, a souligné que le continent devrait investir massivement dans le développement des infrastructures afin de réaliser efficacement l'ambitieuse initiative de libre-échange.