L’année 2020 qui s’achève aura été particulièrement éprouvante pour les Burkinabè. Ceux-ci ont dû faire face aux incessantes attaques terroristes et au Covid-19 qui semble reprendre du poil de la bête au pays des hommes intègres. Du fait de la situation du pays, beaucoup prédisaient l’apocalypse en fin d’année puisque le Burkina Faso avait un important rendez-vous électoral le 22 novembre.
Heureusement, le peuple burkinabè, à travers sa résilience, sa maturité et la hauteur d’esprit de sa classe politique, a déjoué tous les scénarii cauchemardesques qui avaient été imaginés. Au cours de son deuxième mandat, le Président Roch Kaboré doit relever d’importants défis. Un consensus politique semble se dégager pour l’accompagner en ce sens. Dans le même temps, tous les Burkinabè devront procéder à une introspection sans complaisance car chaque maillon de la chaine aura sa part de responsabilité dans le devenir de ce pays.
« La politique ce sont les idées ». Profession de foi d’Albert Thibaudet. La campagne électorale pour la présidentielle et les législatives a donné lieu à de belles empoignades. C’était de bonne guerre. Maintenant que les urnes ont rendu leur verdict, chaque acteur doit jouer crânement sa partition en ayant toujours à l’esprit l’intérêt supérieur de la nation. Les Burkinabè aspirent à la paix, à la liberté, au développement. Opposants comme tenants du pouvoir doivent en faire leur cheval de bataille dans leur positionnement comme dans leurs prises de décision.
Il ne s’agit guère de verser dans le monolithisme ou la léthargie mais d’œuvrer à faire du Burkina Faso un véritable État-Nation. Dans ce cadre, le repli identitaire, la stigmatisation, l’ostracisme sont formellement à proscrire. Pour apporter sa pierre à la construction de l’édifice national, chaque fils et fille de ce pays devrait être uniquement évalué à l’aune de ses valeurs et de ses compétences intrinsèques. C’est du reste pour cette raison, qu’il faut travailler à désarmer les cœurs dans un élan de réconciliation vraie et sincère.
Le Président Roch Kaboré en fait une des priorités de son mandat. Il l’a réaffirmé le 28 décembre lors de son discours d’investiture : « La réconciliation nationale que j’appelle de tous mes vœux doit aller au-delà des questions conjoncturelles pour nous permettre de définir ensemble les bases d’une société burkinabè fondée sur les valeurs cardinales du travail, de la probité, de la dignité et de la défense de l’intérêt national que nous lèguerons à la postérité. » Il ne s’agira pas d’une réconciliation de façade ou d’une réconciliation spectacle mais d’une véritable catharsis sociale qui permettra aux Burkinabè de conclure un nouveau contrat social pour la bonne marche du pays. Depuis 1960, l’histoire du Burkina Faso est jalonnée de nombreux crimes économiques, politiques et de sang. La spirale infernale doit s’arrêter impérativement.
Dans les mois à venir, la classe politique doit s’impliquer activement afin que le schéma permette de solder le passif pour mieux envisager l’avenir. C’est une responsabilité historique que nul ne doit trahir. La remise en cause et l’implication sans réserve concerne aussi les membres de l’administration, les autorités coutumières et religieuses, les FDS, les OSC, les médias, les citoyens dans leur ensemble. Chacun à l’échelle qui est la sienne peut et doit jouer un rôle décisif pour un Burkina Faso meilleur. Chaque génération a ses pyramides à construire. Après l’œuvre titanesque de leurs devanciers, il appartient à tous les Burkinabè sans exclusive de léguer un État-nation fort uni et prospère aux générations à venir. Au-delà des vœux de bonne et heureuse année 2021, ce sont des résolutions qui devront orienter les faits et gestes individuels et collectifs au quotidien pour des lendemains enchanteurs !